Depuis un quart de siècle, des conflits tribaux ensanglantent le centre de l'archipel. Pour y mettre un terme, des femmes ont sacrifié leur progéniture mâle.

Dans une région rurale de la province des Eastern Highlands, hauts plateaux du centre de l'île de Nouvelle-Guinée, les femmes, écoeurées par les guerres tribales, ont décidé de tuer tous les petits garçons à la naissance afin de réduire le nombre d'hommes et de contraindre ces derniers à cesser les hostilités. Depuis plus de vingt ans, les affrontements tribaux sèment la mort et la destruction à Gimi, dans la région d'Okapa.

 

Deux femmes viennent de faire part de cette pratique à The National. Rona Luke et Kipiyona Belas sont membres d'un groupe local venu assister à un forum de trois jours sur la paix et la réconciliation, qui s'est tenu à Goroka «capitale de la province des Eastern Highlands».

 

Les femmes, expliquent-elles, ont décrété que, si elles cessaient de mettre au monde des mâles, la population de leur tribu déclinerait et les hommes seraient contraints de ranger leurs armes. «Toutes les femmes ont accepté de tuer les garçons nouveau-nés parce qu'elles en ont assez que les hommes s'engagent dans des conflits tribaux et leur causent des souffrances», racontent-elles, sans toutefois être en mesure de préciser le nombre exact d'infanticides. Les filles, en revanche, sont épargnées.

 

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