(Bamako) Une quarantaine de civils maliens ont été tués cette semaine par un groupe affilié à l’organisation État islamique, dans une région du nord du pays en proie à des affrontements entre djihadistes, a appris l’AFP de différentes sources locales.

« Il y a au moins quarante morts, des civils, dans trois sites différents » des environs de Tessit, à quelques dizaines de kilomètres des frontières avec le Burkina Faso et le Niger, a dit à l’AFP un responsable civil de ce secteur dont l’AFP a choisi de taire le nom pour sa sécurité.

Il a précisé que c’était un bilan encore provisoire, la remontée d’informations étant lente et parcellaire dans une zone reculée et dangereuse, avec des témoins toujours dispersés.

« Ce sont des civils qui ont été accusés par un groupe de complicité avec l’autre groupe » djihadiste, a-t-il dit.

Deux habitants de Tessit installés à Gao et Bamako et dont l’AFP préserve également l’anonymat ont confirmé l’ampleur des exactions après avoir pu échanger avec des survivants ayant fui.  

Moussa Ag Acharatoumane, porte-parole d’un groupement de formations armées du nord, le Cadre stratégique permanent (CSP), a rapporté un bilan humain similaire.

Les faits se sont produits dans la zone dite des trois frontières, un des foyers de la violence qui secoue le Sahel. L’État islamique au grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance de groupes armés appartenant à la nébuleuse Al-Qaïda, y sont particulièrement actifs. En plus d’attaquer les armées nationales ou étrangères, ils s’y livrent depuis 2020 une guerre des territoires.

Tessit, commune rurale de la région de Gao, a été le théâtre de tels combats ces dernières semaines.