La justice congolaise a décidé lundi d'accorder la liberté provisoire à un journaliste en prison depuis janvier 2017 pour « complicité de rébellion » avec l'ancien chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi, a appris l'Agence France-Presse (AFP) de sources concordantes.

« La chambre correctionnelle de la cour d'appel de Brazzaville a accordé une liberté provisoire au journaliste Ghys Fortuné Dombé Bemba aujourd'hui [lundi] au cours d'une audience publique », a indiqué une source judiciaire.

« C'est certainement demain [mardi] qu'il quittera sa cellule parce qu'aujourd'hui les formalités de sortie n'ont pu être remplies », a indiqué de son côté une source carcérale.

Le journaliste n'a pas comparu devant la cour qui a décidé de sa liberté provisoire.

Ghys Fortuné Dombé Bemba, 50 ans, directeur de publication de l'hebdomadaire indépendant Thalassa, avait été interpellé en janvier et est resté en prison 18 mois sans être jugé.

Les services de la police judiciaire l'accusaient de « complicité d'atteinte à la sûreté intérieure de l'État en relation avec Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi ».

Les ex-combattants ninjas du pasteur Ntumi ont affronté l'armée régulière dans le Pool, région voisine de Brazzaville, entre avril 2016 et décembre 2017, date de signature d'un accord qui a mis fin aux hostilités.

Un mandat d'arrêt contre M. Ntumi n'a toujours pas été levé, malgré cet accord conclu avec le pouvoir en décembre 2017.

En novembre 2017, plusieurs ONG avaient appelé à la libération du journaliste, jugeant son arrestation « arbitraire ». Elles avaient également déploré la dégradation de sa santé en prison.

En novembre dernier des organisations de défense des droits de l'homme, dont Reporters sans frontières, avaient appelé à la libération du journaliste.

Le Congo-Brazzaville occupe la 114e place dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par cette ONG en 2018.