L'Assemblée nationale sud-africaine a adopté mardi l'introduction d'un salaire minimum fixé à 20 rands (1,3 euro) l'heure, une décision «historique» selon le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir dans la première puissance industrielle du continent.

«C'est une étape importante pour répondre à la détresse des travailleurs avec les salaires les plus faibles», s'est félicitée la ministre du Travail, Mildred Oliphant.

L'ANC a salué une décision «historique» qui va «protéger des millions de travailleurs vulnérables qui gagnent actuellement bien moins que le salaire minimum».

Cette «avancée significative» va «permettre aux travailleurs» de ne plus toucher «des salaires qui s'apparentent à de l'esclavage», a ajouté l'ANC.

Le salaire minimum mensuel de 3500 rands bénéficiera notamment à 70% des travailleurs agricoles, qui touchent moins de 2000 rands, et à 90% du personnel de maison qui gagne moins de 3120 rands, selon le parti de feu Nelson Mandela.

Le texte, qui doit encore être approuvé par la chambre haute du Parlement, prévoit cependant des exemptions pour des employeurs qui n'ont pas les moyens de payer.

Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a voté contre le texte, estimant qu'il va se traduire par «d'importantes pertes d'emplois».

Le parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) a estimé que le montant du salaire minimum était trop faible.

Plusieurs syndicats avaient d'ailleurs dénoncé ce montant le qualifiant de «salaire d'esclave».

En revanche, la plus grande centrale syndicale du pays, la Cosatu, alliée du gouvernement, a salué cette mesure, estimant que près de la moitié des travailleurs (47%) allaient en profiter.

Le nouveau président Cyril Ramaphosa, un ancien syndicaliste converti en homme d'affaires à succès, a fait de la relance de l'économie de l'Afrique du Sud l'une de ses priorités.