7000 personnes du sud-est de la Centrafrique ont dû fuir cette semaine vers la République démocratique du Congo (RDC), et 7000 autres ont fui Bambari (centre) suite aux violences en début de semaine, selon l'ONU.

L'agence pour les réfugiés de l'ONU (HCR) s'est dite «alarmée» du déplacement vers la RDC de «7000 réfugiés centrafricains (...) arrivés en moins d'une semaine dans une situation d'aide précaire et de besoin immense», dans un communiqué vendredi.

Ces réfugiés ont fui «des combats entre deux groupes antibalaka dans la zone de Kouango», dans le sud-est de la RCA, à côté de la frontière.

Selon l'ONU, 182 000 Centrafricains sont actuellement réfugiés en RDC.

En parallèle, environ 7000 personnes ont fui les violences dans la ville de Bambari (centre) et se sont regroupées autour du camp de la Minusca, selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) vendredi.

Lundi soir et mardi matin, Bambari a été le théâtre de violences dans lesquelles neuf personnes ont perdu la vie, dont un membre local d'une ONG et un infirmier-accoucheur d'une structure sanitaire de la ville, selon l'ONU.

La gendarmerie, le commissariat, la paroisse et les bases de l'ONU et de plusieurs ONG ont été attaqués par des hommes armés «présumés affiliés», selon l'ONU, au groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC).

Ce groupe, qui avait fait de Bambari sa base, avait été délogé par la force de la ville par la Minusca en février 2017. L'ONU en avait par la suite faite la «vitrine de la paix» en Centrafrique, et plaidait pour une «ville sans armes ni groupes armés».

Mercredi, l'ONU a annoncé avoir repris «le contrôle» de la ville, et indiqué qu'elle n'allait «pas laisser cette ville symbole du retour de l'autorité de l'État entre les mains de groupes armés».

Jeudi matin, un Casque bleu mauritanien a été tué et huit blessés dans l'attaque d'un convoi logistique de l'ONU près d'Alindao, dans le sud-est du pays.

C'était le troisième Casque bleu de la Mission de l'ONU dans le pays (Minusca, 10 000 soldats) tué en Centrafrique depuis le début de l'année.

Depuis 2013, la Centrafrique est en proie à des conflits. Le renversement du président François Bozizé par l'ex-rébellion de la Séléka avait entraîné une contre-offensive des milices d'«autodéfense» antibalaka.

Les groupes armés et des milices s'affrontent aujourd'hui pour le contrôle des ressources dans ce pays de 4,5 millions d'habitants classé parmi les plus pauvres au monde, mais riche en diamants, or et uranium.

En Centrafrique, près de 700 000 personnes sont déplacées, 570 000 réfugiées à l'étranger et 2,5 dans le besoin d'une aide humanitaire, selon l'ONU.