Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a appelé mercredi les électeurs à participer massivement au scrutin présidentiel la semaine prochaine, après avoir nié la veille toute responsabilité dans la déroute de l'opposition.

Le président sortant brigue un deuxième mandat de quatre dans le scrutin des 26, 27 et 28 mars, face à un unique candidat, Moussa Mostafa Moussa, qui est aussi l'un de ses plus fervents soutiens.

Plusieurs autres candidats, considérés comme ayant de bonnes chances de récolter des voix, ont été écartés de la course ou interpellés.

«J'ai besoin de vous, car le voyage n'est pas terminé», a dit le président lors d'un discours dans une salle majoritairement remplie de femmes, le jour de la fête des mères. «J'ai besoin de chaque femme et mère et soeur, s'il vous plaît, je veux que le monde entier nous regarde dans la rue» pour aller voter, a-t-il dit.

«Nous devons affirmer au monde que ce pays est dirigé par son peuple», a ajouté le président.

L'ancien chef de l'armée a été élu en 2014, un an après avoir déposé son prédécesseur Mohamed Morsi à la faveur de manifestations de masse contre le président islamiste issu des Frères musulmans.

Aujourd'hui, M. Sissi est accusé par ses détracteurs de réprimer l'opposition.

Dans la course à la présidentielle, l'ancien chef d'état-major Sami Anan a été interpellé peu après avoir annoncé sa candidature. Selon l'armée, le général de réserve a enfreint la loi militaire en se déclarant candidat illégalement.

L'ex-premier ministre Ahmed Chafiq avait été conduit dans un hôtel à son retour d'exil aux Émirats arabes unis, après s'être déclaré candidat. Il y est resté jusqu'à ce qu'il retire sa candidature.

Dans une interview à la télévision égyptienne mardi soir, le président a estimé que l'absence de concurrents sérieux n'était pas de sa responsabilité.

«J'aurais aimé que soient présents avec nous un, deux, trois ou 10 des meilleurs (candidats) et que vous choisissiez comme vous le voulez», a-t-il assuré.