Le Pentagone a conclu que ses soldats n'avaient tué que des militants islamistes et aucun civil lors d'une opération menée conjointement avec l'armée somalienne en Somalie en août dernier.

Dans un communiqué publié mercredi, le commandement américain pour l'Afrique (AFRICOM) précise avoir conclu une «enquête approfondie» sur cette opération menée le 25 août près de Bariire, dans la région de Basse-Shabelle, contre des combattants shebab, affiliés à Al-Qaïda.

Peu après cette opération, des notables locaux avaient convoqué la presse à Mogadiscio, la capitale, et exhibé neuf corps, dont ceux de deux enfants, en affirmant qu'il s'agissait de civils qui avaient été tués de sang-froid à Bariire par les soldats somaliens, accompagnés selon eux de conseillers militaires américains.

Ces accusations avaient déclenché une enquête et mercredi, l'AFRICOM s'est déclaré convaincu que «les seules victimes étaient bien des combattants» islamistes, sans toutefois publier l'enquête elle-même.

Peu avant la publication du communiqué de l'AFRICOM, le site d'information The Daily Beast a publié un long reportage sur ce raid, faisant état de «preuves solides» que des soldats américains ont bien tué des civils au cours de cette opération.

The Daily Beast cite des responsables des services secrets somaliens et d'autres sources proches du dossier et rapporte avoir trouvé des douilles de munitions américaines alors que selon la version officielle, la mission des soldats américains était limitée à un soutien aux forces gouvernementales somaliennes.

Une porte-parole du Pentagone, le commandant Audricia Harris, a souligné qu'une enquête de ce type menée par les militaires américaines se base généralement sur des informations obtenues de «toutes les sources disponibles», notamment d'autres agences gouvernementales comme la CIA, des gouvernements partenaires ou des organisations non-gouvernementales.