Les États-Unis ont menacé mardi de prendre des mesures de rétorsion à l'encontre du gouvernement du Soudan du Sud si ce pays ne met pas fin à une guerre de près de 4 ans et aux entraves mises aux missions des Casques bleus et des humanitaires.

«Ca suffit avec les mots», a lancé lors d'une réunion du Conseil de sécurité l'ambassadrice américaine Nikki Haley, qui s'est rendue en octobre au Soudan du Sud pour sermonner son président Salva Kiir.

«Les États-Unis sont prêts à adopter des mesures supplémentaires contre le gouvernement - ou quiconque d'autre - s'il n'agit pas pour mettre un terme aux violences et alléger les souffrances au Soudan du Sud», a ajouté la diplomate.

Elle n'a pas précisé la nature de ces mesures mais les États-Unis avaient l'an dernier fait pression sans succès pour imposer un embargo sur les armes à ce pays et des sanctions internationales à des responsables sud-soudanais.

«Les États-Unis jugeront le président Kiir et son gouvernement sur leurs actions, pas sur leurs mots», a insisté Nikki Haley.

Dans un rapport de l'ONU publié mardi, le gouvernement sud-soudanais est accusé d'utiliser l'entrave à l'aide humanitaire comme une arme de guerre dans ses combats contre des rebelles dans la ville de Wau. Selon des humanitaires, entre janvier et septembre, 164 enfants et personnes âgées sont décédés de la faim et de maladie dans cette région.

Le Soudan du Sud a plongé dans la guerre civile en décembre 2013, deux ans et demi après son indépendance du Soudan, acquise grâce à un fort soutien américain. Le conflit, marqué par des atrocités, a fait des dizaines de milliers de morts et quelque 4 millions de déplacés.