Le nombre de personnes au Soudan du Sud ayant besoin d'une aide a atteint 7,6 millions, a déclaré mardi le patron des Casques bleus dans ce pays, David Shearer, devant le Conseil de sécurité dont plusieurs membres ont évoqué l'imposition de sanctions.

Jusqu'à présent, le nombre évoqué de personnes nécessitant une aide était plutôt de 6 millions sur les 12 millions que compte le pays.

Selon les agences de l'ONU, «le nombre total des gens ayant besoin d'aide au Soudan du Sud a atteint 7,6 millions de personnes», a déclaré le représentant spécial des Nations unies pour ce pays. «Le nombre de personnes déplacées dans le Soudan du Sud est évalué à près quatre millions pour la première moitié de cette année. Parmi eux, deux millions ont fui vers des pays voisins - Ouganda, Soudan, Éthiopie, Kenya et République démocratique du Congo», a précisé David Shearer.

La force Minus de l'ONU au Soudan du Sud est forte de quelque 13 400 personnels, incluant Casques bleus, policiers et civils. Les relations avec le gouvernement sont difficiles et les Nations unies ont appelé à plusieurs reprises ces derniers mois l'exécutif à faciliter le travail des Casques bleus.

«Chaque mois, la situation s'aggrave» et «le gouvernement n'a pas entendu notre appel» à relancer l'application de l'accord de paix de 2015 et à faciliter les relations avec les Casques bleus, a dénoncé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, en parlant de «statistiques effrayantes».

Selon elle, «le gouvernement peut faire cesser» la violence et contribuer à relancer l'accord de paix. «Dans le cas contraire, il faudra nous engager à faire plus», a-t-elle dit, en évoquant les récentes sanctions américaines prises début septembre.

Jonathan Allen, représentant adjoint du Royaume-Uni à l'ONU, a aussi souligné que «le Soudan du Sud ne pouvait pas continuer dans cette voie». Il a évoqué l'éventualité d'imposer des sanctions à ceux «qui entravent les progrès pour la paix», tout comme son homologue française, Anne Gueguen.

Les attaques contre «les travailleurs humanitaires, facilités par la prolifération des armes au Soudan du Sud, rappellent la pertinence d'envisager la mise en place d'un embargo sur les armes qui contribuerait à priver les parties au conflit de la possibilité de perpétrer de telles violences», a insisté la représentante adjointe de la France.

Le Soudan du Sud est plongé depuis décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, alimentée par une rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Le conflit a éclaté seulement deux ans et demi après l'indépendance du pays acquise en juillet 2011.