Six personnes ont été tuées dans une attaque revendiquée par les islamistes somaliens shebab contre un complexe résidentiel de la ville de Mandera, dans le nord-est du Kenya, à moins d'un kilomètre de la frontière somalienne, ont indiqué jeudi les autorités locales.

« Nous avons subi une nouvelle attaque à Mandera et malheureusement nous avons six morts » et un blessé grave, a indiqué le gouverneur Ali Roba dans un communiqué, assurant que le reste des 33 locataires de ce complexe, des employés du secteur du bâtiment, n'étant ni musulmans, ni ethniquement somaliens, ont été secourus.

Dans un communiqué publié sur l'internet, les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont indiqué que l'attaque avait été « planifiée » et avait permis de « tuer des chrétiens ».

L'attaque a été lancée vers 2 h 45 (20 h 45 mercredi soir à Montréal) contre ce complexe entouré d'un haut mur et protégé par des gardes, un peu en dehors de Mandera, capitale de la province du même nom et coincée à l'extrême nord-est du Kenya entre les frontières somalienne (au sud-est) et éthiopienne (au nord).

« Les assaillants ont utilisé de puissants explosifs » afin d'accéder au complexe, a déclaré Amb Mohamud Saleh, un responsable des services de sécurité locaux. Des coups de feu ont également été entendus par les forces de sécurité qui patrouillaient dans la ville, se sont rapidement rendues sur les lieux et ont poussé les assaillants à « fuir ».

Les shebab cherchent à renverser le gouvernement somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale. Mais ils mènent aussi des attaques au Kenya, qui fournit depuis 2011 un contingent militaire à la force de l'Union africaine en Somalie (AMISOM), visant principalement les non-musulmans.

Une centaine de personnes ont été abattues en 2014 dans des localités de la côte kényane et au moins 148 personnes ont été massacrées par un commando shebab à l'Université de Garissa (est) en avril 2015.

Dans la région aride de l'est du Kenya, les shebab avaient par ailleurs mené une embuscade contre un bus en novembre 2014. Ils avaient séparé les passagers en fonction de leur religion et avaient exécuté 28 non-musulmans.