Des rebelles ont fait exploser dimanche un oléoduc appartenant au groupe anglo-néerlandais Shell dans le sud pétrolifère du Nigeria, a-t-on appris auprès de plusieurs habitants.

«L'incident est survenu vers 01h00 du matin près de la communauté d'Odimodi dans l'État du Delta avec le souffle de l'explosion qui a fait trembler les murs des appartements, au milieu d'une énorme boule de feu», a raconté Endoro Newworld, l'un des résidents de cette localité du delta du Niger.

Le lieu du sabotage de cet oléoduc, le Trans Ramos, a été identifié au coucher du soleil par les habitants, accompagnés de membres de la SPDC, la filiale de Shell au Nigeria, a-t-il ajouté.

Un autre villageois a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que cette canalisation avait déjà été la cible des rebelles. «Le 22 de ce mois, il y a une tentative avortée pour attaquer ce même oléoduc, c'est pourquoi nous nous attendions à ce que la sécurité soit renforcée dans cette zone, mais nous sommes vraiment déçus que cette fois-ci, ils aient réussi», a-t-il déploré.

Le groupe Shell n'a pu confirmer ce sabotage à l'AFP dans l'immédiat. L'acte n'a pas été revendiqué.

Depuis le mois de février, les militants séparatistes nigérians des Vengeurs du Delta du Niger (NDA) ont revendiqué une série d'attaques d'infrastructures pétrolières dans le sud du Nigeria, premier producteur de pétrole d'Afrique.

Leurs attaques ont visé tant les installations de la compagnie nationale nigériane que celles appartenant aux grands groupes pétroliers internationaux comme Shell, Chevron, Exxon ou encore Eni. Elles ont entraîné une forte réduction de la production pétrolière du pays, déjà frappé par la chute des cours du brut, qui contribue à 70% des revenus de l'État.

Les Vengeurs exigent le départ du pays des compagnies pétrolières étrangères de cette région qui, malgré les revenus du pétrole, reste déshéritée. Ils revendiquent également l'auto-détermination de la région du Delta.