Un avion de la compagnie EgyptAir reliant Paris au Caire avec 66 personnes à bord, dont deux Canadiens, s'est abîmé jeudi en Méditerranée après avoir disparu des écrans radars pour une raison encore indéterminée. L'armée égyptienne a dit vendredi avoir retrouvé des débris au large d'Alexandrie.

Voici ce que l'on sait:

- L'appareil, un Airbus A320, était passé mercredi par l'Érythrée, l'Égypte et la Tunisie, selon le site spécialisé FlightRadar24. Il avait démarré sa journée à Asmara, où il était arrivé la veille du Caire. Il a regagné la capitale égyptienne dans la nuit, puis est reparti tôt le matin pour Tunis. Après seulement une heure et deux minutes d'escale, il est revenu au Caire en début d'après-midi. Son escale au Caire a duré moins de deux heures, puis il a redécollé pour Roissy-Charles de Gaulle où il a atterri à 21 h 55 (15 h 55 heure de Montréal). Il est reparti de Paris peu après 23 h (17 h à Montréal) et aurait dû atterrir au Caire jeudi à 3 h 05 (21 h 05 mercredi, heure de Montréal).

- L'appareil a disparu des radars grecs «vers 0 h 29 GMT (3 h 29 locales; 20 h 29 mercredi à Montréal)», alors qu'il se trouvait dans l'espace aérien égyptien, a affirmé à l'AFP une source de l'aviation civile grecque, selon laquelle il est tombé au large de l'île grecque de Karpathos, entre Rhodes et la Crète.

- Selon le ministre grec de la Défense, l'avion, qui se trouvait à une altitude de 37 000 pieds (plus de 11 200 m), «a effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37 000 à 15 000 pieds» avant de disparaître des radars.

- L'armée égyptienne a affirmé qu'aucun «message de détresse» n'avait été reçu, infirmant ainsi une information d'EgyptAir.

- Le pilote n'avait signalé «aucun problème» aux contrôleurs aériens grecs lors de sa dernière conversation à «à peu près 0 h 05 GMT (20 h 05 mercredi, heure de Montréal», selon l'aviation civile grecque.

- Des médias grecs ont indiqué, sans que cela soit confirmé officiellement, qu'un bateau naviguant dans la zone aurait vu une boule de feu dans le ciel.

- «Un membre humain, deux sièges et une ou plusieurs valises» ont été retrouvés en mer, a indiqué le ministre grec de la Défense, confirmant une annonce de l'armée égyptienne qui a affirmé vendredi avoir «trouvé des effets personnels des passagers et des débris de l'appareil à 290 kilomètres au nord d'Alexandrie».

- Une possible nappe de pétrole a été détectée près du site de l'écrasement d'EgyptAir, a annoncé l'Agence spatiale européenne.

- La ou les causes restent inconnues. Le ministre égyptien de l'Aviation civile a estimé jeudi que l'hypothèse d'une «attaque terroriste» était «plus probable» que celle d'une défaillance technique pour expliquer l'écrasement.

- Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a affirmé vendredi matin que «toutes les hypothèses sont examinées, mais aucune n'est privilégiée, car nous n'avons absolument aucune indication sur les causes».

- Trois agents français du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA) et un conseiller technique d'Airbus sont au Caire où ils attendent les premiers débris et éventuellement les enregistreurs de vol.

- L'appareil transportait 56 passagers, dont un petit garçon et deux bébés, ainsi que sept membres d'équipage et trois officiers de sécurité, selon Egyptair. Trente Egyptiens, quinze Français, deux Canadiens (Egyptair n'a confirmé qu'une seule victime canadienne, Marwa Hamdy, une femme originaire de Saskatoon), deux Irakiens, un Britannique, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, un Saoudien et un Koweïtien se trouvaient à bord.

- Cet Airbus A320 avait été livré à EgyptAir en novembre 2003, selon Airbus. Il avait accumulé 48 000 heures de vol, ce qui est relativement peu.