Une juge sud-africaine blanche a provoqué lundi la controverse en suggérant sur l'internet que le viol était partie intégrante de la culture noire, des propos «racistes» selon les partis politiques dans un pays déchiré par les tensions raciales 22 ans après la fin de l'apartheid.

«Dans leur culture, une femme est là pour leur donner du plaisir. Point final», a écrit Mabel Jansen, juge à la Haute Cour de Pretoria, la capitale sud-africaine.

«C'est vu comme un droit absolu et le consentement d'une femme n'est pas requis», a-t-elle ajouté.

«Je n'ai pas encore rencontré de jeune fille noire qui n'a pas été violée à 12 ans. Et je ne raconte pas des bobards, a-t-elle affirmé. Pour les gangs, violer des bébés, des fillettes et des mamans, c'est passer du bon temps.»

La Ligue des femmes du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, a fait part de son indignation.

«Ses commentaires sur Facebook (...) sont purement racistes et constituent une représentation tendancieuse des faits sur la culture noire», a estimé la Ligue, mettant en cause la capacité de la juge à traiter des affaires de viol.

Le parti d'opposition de l'Alliance démocratique (DA) a lui jugé les propos de Mabel Jansen «non seulement blessants et dévalorisants», mais aussi portant atteinte à «la dignité de notre peuple».

Les messages, postés il y a un an, faisaient partie d'une conversation sur Facebook qui a été rendue publique dimanche.

La juge s'est défendue en affirmant que ses propos avaient été sortis de leur contexte. «Ce que j'ai dit de façon confidentielle à quelqu'un que je tentais d'aider a été sorti de son contexte et faisait référence à des affaires spécifiques», a-t-elle déclaré lundi au journal Business Day, propos qu'elle avait déjà tenus sur son compte twitter, hier.

«Le vrai problème (...) est la protection des femmes et enfants vulnérables et les efforts nécessaires pour soigner cette épidémie», a-t-elle ajouté.

Selon les statistiques officielles, 43 195 viols ont été commis en Afrique du Sud entre avril 2014 et mars 2015, soit 119 par jour, mais ce chiffre est loin de refléter la réalité, la plupart des victimes ne se rendant pas à la police.

Les commentaires racistes provoquent régulièrement l'émoi sur les réseaux sociaux en Afrique du Sud, soulignant les divisions raciales toujours profondes dans ce pays marqué par des décennies d'apartheid.

En début d'année, un message posté sur Facebook par Penny Sparrow, agent immobilier alors membre du DA,