L'ancien résidant de Québec Léon Mugesera a été condamné à une peine d'emprisonnement à perpétuité, ce vendredi, au terme de son procès pour incitation au génocide, au Rwanda.

Les autorités rwandaises l'accusaient d'avoir attisé la haine lors d'un discours prononcé en novembre 1992, dans le nord du Rwanda, un an et demi avant le massacre qui a fait quelque 800 000 morts chez les Tutsis et les Hutus modérés.

L'homme de 63 ans, qui avait ensuite obtenu le statut de résident permanent au Canada, avait été renvoyé dans son pays d'origine en 2012, après plus d'une décennie de procédures juridiques pour tenter d'éviter son expulsion.

La Haute Cour du Rwanda l'a jugé coupable sur trois chefs d'accusation : incitation publique à commettre un génocide, persécution et enseignement de la haine basée sur l'ethnicité.

Le tribunal l'a en revanche acquitté de deux chefs d'accusation : complot et complicité de génocide.

Léon Mugesera a interjeté appel du verdict sur le champ.

Les dates clefs de Léon Mugesera

1987 : Il obtient son doctorat à l'Université Laval, à Québec.

Novembre 1992 : Il prononce, dans le nord-ouest du Rwanda, le discours pour lequel il vient d'être condamné.

Août 1993 : Il arrive au Canada avec son épouse et leurs 5 enfants (mineurs). Ils ont tous le statut de réfugiés.

Juillet 1996 : La Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR) ordonne son expulsion, considérant que le discours de 1992 constituait une incitation au meurtre, une incitation au génocide et à la haine ainsi qu'un crime contre l'humanité.

Janvier 2012 : Après des années de démarches judiciaires, il est finalement renvoyé au Rwanda par le Canada.

Janvier 2013 : Début de son procès pour incitation au génocide à Kigali, au Rwanda.

Avril 2016 : Il est condamné à une peine d'emprisonnement à perpétuité au terme du procès débuté en 2013.