La mère de Reeva Steenkamp, tuée par balle par Oscar Pistorius en 2013, a affirmé ne pas «chercher à se venger», mercredi, lors de sa première intervention depuis la libération anticipée du champion paralympique sud-africain.

«Je ne voulais pas qu'il soit envoyé en prison et qu'il souffre parce que je ne souhaite à personne de souffrir et cela ne va pas ramener Reeva, (...) au fond de mon coeur, je ne cherche pas à me venger de lui. J'ai dépassé ce stade», a déclaré June Steenkamp devant des élèves de l'école Saint Dominic de Port Elizabeth, dans le sud-est de l'Afrique du Sud, où sa fille Reeva a étudié.

«Une fois qu'on a dit à Dieu qu'on pardonne, on doit pardonner. Je ne veux pas qu'il (Oscar Pistorius) souffre, parce que sinon je serai comme d'autres personnes. Je ne veux pas être comme les autres. J'ai mes idées. On n'obtient pas de vengeance, on ne veut pas de vengeance. Je ne voudrais en aucun cas blesser un autre être humain», a-t-elle ajouté.

June Steenkamp s'exprimait pour la première fois depuis la libération anticipée, lundi soir, d'Oscar Pistorius, qui a tué sa petite amie, la nuit de la Saint-Valentin en 2013.

Elle s'adressait aussi pour la première fois au nom de la fondation Reeva Steenkamp, qui sera lancée officiellement dans les prochains mois, selon l'avocat de la famille, Tania Koen.

La fondation travaillera à protéger les femmes victimes de violences, un projet que Reeva, top model, comptait lancer. Lors de son intervention à Port Elizabeth mercredi, June Steenkamp a d'ailleurs lu une partie d'un discours que sa fille avait préparé, a précisé Tania Koen à l'AFP.

Au terme d'un procès retentissant, Oscar Pistorius a été condamné en 2014 à cinq ans de prison pour «homicide involontaire», la justice retenant sa version des faits.

L'ancien athlète affirme avoir pris Reeva Steenkamp pour un cambrioleur alors qu'elle était enfermée aux toilettes en pleine nuit, et avoir tiré sur elle sans l'avoir identifiée.

Lundi soir, il a été libéré de façon anticipée et est désormais assigné à résidence, chez son oncle Oscar Pistorius, à Pretoria. La loi sud-africaine permet en effet aux auteurs d'homicide involontaire de sortir de prison après avoir purgé un sixième de leur peine.

Son procès en appel doit commencer le 3 novembre, à la demande du ministère public qui a toujours défendu la thèse d'un meurtre avec préméditation consécutif à une dispute de couple.