Les États-Unis et le Soudan ont eu vendredi, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, une très rare rencontre au niveau ministériel, le secrétaire d'État John Kerry plaidant auprès de son homologue soudanais pour la fin des conflits, comme celui du Darfour.

Même si les relations entre Washington et Khartoum se sont améliorées ces dernières années, elles restent tendues et les deux capitales n'ont toujours pas d'ambassadeurs.

En outre, le président soudanais Omar el-Béchir fait l'objet de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide dans le conflit du Darfour. Et Khartoum est sous le coup de sanctions économiques américaines depuis 1997.

Les deux gouvernements ont toutefois organisé à New York une rare rencontre bilatérale entre M. Kerry et le ministre soudanais des Affaires étrangères Ibrahim Ghandour.

Les deux hommes n'ont pas un dit mot devant la presse et se sont serré la main sans un sourire devant les caméras.

À l'issue de leur réunion, la diplomatie américaine a indiqué que son chef avait «souligné l'engagement continu des États-Unis pour assurer la fin des conflits intérieurs au Soudan», sans toutefois mentionner explicitement la cas du Darfour.

«Il n'y a pas de solution militaire à ces conflits», a insisté M. Kerry, cité par son porte-parole John Kirby.

Washington oeuvre pour «une paix durable et un processus politique qui inclut le plus grand nombre» de Soudanais, selon le département d'État.

Le conflit qui fait rage depuis 2003 entre le gouvernement et des insurgés au Darfour a fait plus de 300 000 morts et déplacé 2,5 millions de personnes.

En juin, le mandat de la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) -- force de quelque 18 000 policiers, militaires et civils -- a été prolongé d'une année par le Conseil de sécurité.