Un Casque bleu de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) est accusé d'avoir entretenu une relation sexuelle avec une jeune fille tombée enceinte, ont rapporté vendredi des responsables de l'ONU.

La Minusca a été accusée de 15 cas d'abus sexuels, dont neuf concernant des mineurs, l'un d'entre eux étant âgé de seulement 11 ans.

Les nouvelles accusations contre un Casque bleu ont fait surface mercredi et la Minusca cherche à vérifier plusieurs détails de cette affaire. La mission cherche notamment à savoir si la victime présumée était mineure.

«Selon les informations réunies jusqu'à maintenant, un soldat de la Minusca entretenait une relation sexuelle avec une jeune femme qui est désormais enceinte», a déclaré sous couvert d'anonymat un responsable onusien à New York.

«Cette attitude représenterait une violation de la politique onusienne de non-fraternisation», a-t-il ajouté.

Ce responsable a refusé de préciser la nationalité du Casque bleu, indiquant seulement que le pays avait été informé.

Les accusations d'abus sexuels par des membres de la Minusca sont «catastrophiques», a estimé le chef des missions de l'ONU de maintien de la paix, Hervé Ladsous, de retour de Centrafrique.

M. Ladsous a affirmé que les Nations unies avaient suspendu les paiements à 15 pays dont des soldats ont été visés par des accusations de violences sexuelles. Les soldes de Casques bleus venant de neuf pays participant à la Minusca ont cessé d'être payés, a-t-il ajouté.

Ces nouvelles accusations interviennent au moment où le président américain Barack Obama s'apprête à accueillir un sommet à la fin du mois destiné à renforcer le soutien des pays développés, surtout l'Europe, aux missions de maintien de la paix.

Fin août, une délégation de la République démocratique du Congo (RDC) s'est rendue en Centrafrique pour enquêter sur des accusations de viol portées contre trois de ses Casques bleus en Centrafrique.

Suite à ces scandales, le secrétaire général de l'ONU a nommé Parfait Onanga-Anyanga, un Gabonais, à la tête de sa mission en Centrafrique, après la démission de Babacar Gaye.

Ban Ki-moon avait qualifié ces abus de «cancer dans notre organisation».

D'après la règles de l'ONU, les États membres sont chargés d'enquêter et éventuellement de poursuivre les Casques bleus mis en accusation.