La justice française a ouvert vendredi une enquête préliminaire après des accusations d'une jeune femme centrafricaine, qui a affirmé avoir été violée dans son pays par un soldat français à l'été 2014, a annoncé à l'AFP une source judiciaire.

Ouverte pour viol par personne usant de son autorité, cette enquête a été confiée à la gendarmerie prévôtale, chargée des enquêtes concernant les forces militaires françaises engagées à l'étranger, a précisé la source.

La décision fait suite à un signalement des faits présumés par le ministère de la Défense, qui a reçu des informations des Nations unies.

Cette jeune femme, dont l'âge n'est pas déterminé, a accusé un militaire de la force française Sangaris de l'avoir violée à l'été 2014. Elle affirme que de ce rapport forcé est né un enfant.

Ces accusations, recueillies par des fonctionnaires des Nations unies, ont été transmises au Haut Commissariat des droits de l'Homme de l'ONU le 30 août, a précisé la source.

Jeudi, l'ONU a transmis ces informations au ministère français de la Défense.

«Dès réception de ces éléments, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a immédiatement saisi le parquet de Paris en vertu de l'article 40 du Code de procédure pénale», a indiqué un peu plus tôt le ministère.

L'enquête préliminaire visera notamment à analyser les accusations portées par la jeune femme.

La France enquête déjà sur des accusations de sévices sexuels subis par des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Ces allégations visent notamment 14 soldats français, qui n'ont jusqu'à présent pas été entendus.

Âgés de huit à 13 ans, ces enfants auraient également été violés par des soldats du Tchad et de Guinée équatoriale.

Autre scandale touchant l'armée, deux soldats des forces spéciales françaises soupçonnés d'attouchements sur deux petites filles au Burkina Faso ont été immédiatement suspendus et transférés en juillet en France où l'un des deux a été mis en examen (inculpé), sur la foi d'images vidéo.