Une double explosion a fait 49 morts et 71 blessés jeudi après-midi dans le marché central de Gombe, la capitale de l'État du même nom, dans le nord-est du Nigeria, selon les secours et des témoins interrogés par l'AFP.

La première explosion a retenti vers 17 h 20 (12  h 20 heure de Montréal) devant une boutique de chaussures remplie de clients venus faire leurs courses en vue de la fête de l'Aïd (el-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, NDLR), et la seconde à peine deux minutes plus tard, à proximité immédiate, selon Badamasi Amin, un marchand qui a aidé à transporter des cadavres sur les lieux.

«Nous avons conduit les victimes dans deux hôpitaux: l'hôpital fédéral et l'hôpital d'État. À l'hôpital fédéral, nous avons 35 morts et 50 blessés, et à l'hôpital d'État, nous avons 14 morts et 21 blessés. Donc au total, nous avons 49 morts et 71 blessés», a déclaré un responsable des secours sous couvert d'anonymat, précisant que «les blessés étaient dans un état critique», et que «certains pourraient ne pas survivre».

On ignorait dans l'immédiat qui était à l'origine de ces explosions, mais un marché, un stade et la gare routière de la ville ont déjà été le théâtre d'attentats à la bombe et d'attentats-suicides ces derniers mois, et le groupe islamiste Boko Haram avait revendiqué en février une attaque à Gombe, lors de laquelle des centaines d'insurgés avaient envahi la ville pendant quelques heures, tirant à l'arme lourde.

Selon le responsable des secours, «de nombreuses femmes et des enfants font partie des victimes. Le lieu de l'explosion était bondé».

Gombe se trouve au sud des États de Borno, Yobe et Adamawa, les plus durement touchés par l'insurrection de Boko Haram, qui a fait plus de 15 000 morts au Nigeria depuis six ans.

Le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari a promis de faire de la lutte contre le groupe islamiste sa priorité. Mais depuis sa prise de fonctions le 29 mai, son pays est en proie à une vague d'attaques des islamistes qui a déjà fait plus de 660 victimes, selon un décompte de l'AFP.

Dans un message de voeux délivré jeudi par son cabinet à l'occasion de l'Aïd, M. Buhari a appelé ses compatriotes à être patients et il a promis de sortir le pays «du cercle vicieux de l'insécurité, de la corruption et du sous-développement».

«Je peux vous assurer, mes chers compatriotes, que depuis mon investiture, le 29 mai, je travaille avec le plus grand dévouement (...) pour faire face aux défis que nous avons identifié et promis de résoudre», a-t-il promis.

Le président, qui n'a toujours pas nommé de gouvernement, a procédé cette semaine à un remaniement de l'ensemble des chefs militaires du pays.