La maison de production du documentaire sur la découverte controversée de l'épave et du trésor d'un célèbre pirate près de Madagascar a défendu le sérieux de son expédition au lendemain d'un rapport de l'UNESCO discréditant les conclusions de son équipe.

«Tout le travail a été mené avec une équipe d'explorateurs sous-marins expérimentés conduite par un archéologue marin respecté», a déclaré October Films à l'AFP, ajoutant avoir pris connaissance du rapport de l'UNESCO après sa parution dans la presse.

«Nous venons seulement d'en avoir une copie officielle. Il contient un certain nombre de points que nous allons examiner et auxquels nous répondrons en temps utile», a ajouté la maison de production, soulignant que le travail d'exploration et le tournage avaient été «planifiés et réalisés en étroite coopération avec les autorités malgaches compétentes».

Dans le cadre de ce documentaire réalisé pour la chaîne History, l'explorateur Barry Clifford a sillonné la baie de l'Ilot-Madame à Madagascar, affirmant avoir découvert l'épave du navire du capitaine William Kidd ainsi qu'un lingot d'argent de 50 kilos.

Mais mardi, un rapport de l'UNESCO a vivement contesté cette découverte, affirmant que le lingot n'était qu'une barre de plomb et que l'épave supposée était en réalité probablement des aménagements portuaires de l'île de Sainte-Marie, située à l'est de Madagascar.

Face à la contre-enquête de l'UNESCO, l'un des membres de l'expédition, Sam Brown, s'était par avance défendu auprès de l'AFP: «Quand le lingot a été découvert nous avons envoyé des photos à plusieurs experts indépendants qui nous ont assuré que c'était de l'argent».

«Malheureusement nous n'avons pas pu le tester directement car il a été remis au président malgache et rapatrié à Antananarivo», avait-il regretté, se plaignant que l'UNESCO soit «idéologiquement opposée aux recherches archéologiques financées par le secteur privé».

M. Brown, qui s'exprimait à titre personnel, avait également reproché à l'UNESCO de n'avoir passé que quelques jours sur le site, soulignant que l'équipe de M. Clifford avait pour sa part enquêté pendant 15 ans.

Pirate écossais qui terrorisait les navires français et anglais, William Kidd a effectivement atteint Madagascar à la fin du XVIIe siècle avant de saborder l'Adventure Galley, son navire, à Sainte-Marie. Il mourut peu de temps après, pendu à Londres en 1701 pour piraterie.

M. Brown maintenait que les «études géographiques exhaustives» menées dans la baie ont révélé la présence de treize épaves, mais que seule «celle-là correspond au profil de l'Adventure Galley. Et d'ajouter que «la taille et la répartition des tas de ballast correspondent à un bateau de cette taille et de cette époque».

Une conclusion balayée par l'UNESCO qui assure même qu'aucun «vestige de navire n'a été retrouvé» dans cette zone précise.

C'est la deuxième fois que des doutes sont émis sur une découverte de Barry Clifford. L'an dernier, l'explorateur avait annoncé avoir trouvé la célèbre Santa Maria de Christophe Colomb au large d'Haïti, ce qu'une mission de l'UNESCO avait rapidement démenti.