Le groupe État islamique (EI) a revendiqué l'attentat de vendredi contre un hôtel tunisien qui a fait 38 morts, en majorité des Britanniques, mais aussi des Français, une attaque menée par un homme qui avait caché son arme dans un parasol.

Cet attentat, le pire de l'histoire récente de la Tunisie, frappe un pays qui voit monter la menace djihadiste depuis sa révolution en 2011. Elle survient trois mois après l'attaque sanglante contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts dont 21 touristes), qui avait déjà été revendiquée par l'EI et porté un coup au secteur vital du tourisme.

Des centaines de touristes étrangers étaient amenés en bus à l'aéroport d'Enfidha, situé à mi-chemin entre Tunis et Sousse, pour être évacués de Tunisie dans la nuit de vendredi à samedi, a constaté un journaliste de l'AFP.

13 vols étaient affichés au départ de cet aéroport durant la nuit, notamment à destination de Londres, Manchester, Amsterdam, Bruxelles et Saint-Petersbourg. «Nous avons peur, l'endroit n'est pas sûr», a confié à l'AFP un touriste évacué, originaire du Pays de Galles.

Un communiqué diffusé par des comptes djihadistes sur Twitter indique que «le soldat du califat (...) a pu parvenir au but», tuant près de 40 personnes «dont la plupart sont des sujets des États de l'alliance croisée qui combat l'État du califat» - référence à la coalition internationale bombardant les positions de l'EI en Irak et en Syrie.

L'attaque a visé «des antres (...) de fornication, de vice et de l'apostasie» et ce «malgré les mesures (de sécurité) renforcées autour de ces antres», dit encore le texte.

Cet attentat intervient aussi le même jour qu'un attentat revendiqué par l'EI au Koweït (27 morts) et qu'une attaque avec décapitation d'un homme en France.

Le bilan de l'attaque contre l'hôtel Riu Imperial Marhaba à Port el Kantaoui, à 140 km au sud de Tunis et près de la ville de Sousse, s'est établi dans la soirée à 38 morts, la «plupart» britanniques, selon le premier ministre Habib Essid.

«Les nationalités des morts, il y a en majorité des Britanniques. Et des Allemands, des Belges et des Français», a déclaré M. Essid lors d'un point de presse nocturne.

Dans un premier temps, les autorités avaient fait état de 39 victimes, mais l'un des corps était celui du tireur, a expliqué le ministère de la Santé.

La liste précise des nationalités n'a pas encore été établie, la plupart des victimes étant en tenue de plage au moment des faits et n'ayant pas leurs papiers sur eux.

Au moins cinq Britanniques et une Irlandaise figurent parmi les étrangers tués, ont indiqué les autorités de leurs pays respectifs.

Trente-neuf personnes, notamment des ressortissants de Grande-Bretagne, de Belgique, d'Allemagne et de Norvège, ont aussi été blessées.

Arme cachée dans le parasol

Selon les autorités, l'auteur présumé de l'attentat se nomme Seifeddine Rezgui, un jeune Tunisien né en 1992 et originaire de Gaafour (nord-ouest), mais étudiant à Kairouan (centre).

Il était inconnu des services de police et a agi seul «a priori», selon le secrétaire d'État aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly, qui a expliqué que l'homme s'était fait passer pour un vacancier.

«Il est entré par la plage, habillé comme quelqu'un qui allait se baigner, et il avait un parasol avec dedans son arme. Puis arrivé à la plage, il a utilisé son arme», a-t-il raconté.

L'assaillant a visé les clients sur la plage, puis pénétré dans l'enceinte de l'hôtel pour abattre des clients installés au bord des piscines, selon le pâtissier de l'hôtel interrogé par l'AFP.

«J'ai vu quelqu'un tirer sur des touristes âgés (sur la plage). Ils sont morts», a raconté Slim Brahim. «J'ai cherché à me cacher parce que j'ai vu le terroriste entrer dans l'hôtel du côté de la piscine. Il a ensuite jeté une grenade près de la piscine».

Une journaliste de l'AFP a vu deux corps sur le parking, ainsi que trois corps ensanglantés sur le rebord de la piscine couverte.

Selon un témoin, le tireur visait les touristes et épargnait les Tunisiens.

«Le terroriste nous a dit: 'Éloignez-vous, je ne suis pas venu pour vous'. Il ne nous a pas tiré dessus, il a commencé à tirer sur les touristes», a dit ce jeune homme tunisien à la police sur la plage, en présence de journalistes de l'AFP.

«Coup dur»

Le président Béji Caïd Essebsi, qui s'est rendu sur les lieux, a jugé que ces attaques étaient «la preuve qu'il faut une stratégie globale et que tous les pays actuellement démocratiques doivent unir leurs forces». «La Tunisie est face à un mouvement international. Elle ne peut répondre toute seule à cela», a-t-il dit à l'AFP.

La ministre du Tourisme, Selma Elloumi Rekik, a reconnu «un coup dur pour la Tunisie».

La Tunisie disait craindre des attentats à l'approche de la saison touristique et avait annoncé des mesures sécuritaires accrues. Des comptes sur les réseaux sociaux liés à la mouvance djihadiste avaient menacé de nouvelles attaques durant l'été.

Le président français François Hollande et son homologue tunisien ont exprimé «leur solidarité face au terrorisme» après les attentats qui ont visé les deux pays.

La Maison-Blanche et l'ONU ont condamné les attaques survenues vendredi en France, en Tunisie et au Koweït, tout comme Al-Azhar, prestigieuse institution de l'islam sunnite.

Après l'attaque du Bardo le 18 mars, le secteur stratégique du tourisme tunisien a enregistré en avril un recul sur un an de 25,7% du nombre de touristes et de 26,3% des recettes en devises.

Le tourisme, qui représente environ 7% du PIB de la Tunisie et près de 400 000 emplois directs et indirects, était déjà très affecté par les crises politiques à répétition et l'essor de la mouvance djihadiste.

La plupart des victimes sont britanniques

La plupart des victimes de l'attentat sanglant contre un hôtel tunisien, revendiqué par le groupe État islamique, sont britanniques, a annoncé le premier ministre tunisien Habib Essid vendredi soir, évoquant aussi des morts allemands, belges et français.

«Les nationalités des morts, il y a en majorité des Britanniques. Et des Allemands, et des Belges, et des Français», a déclaré M. Essid lors d'un point de presse nocturne.

Le premier ministre a en outre indiqué que le bilan s'élevait à 38 morts, et non 39 comme indiqué précédemment par le ministère de la Santé. Un responsable de ce ministère a en effet indiqué à l'AFP que le corps de l'assaillant avait été comptabilisé dans ce bilan.

L'assaillant a été abattu et 39 personnes, notamment des ressortissants de Grande-Bretagne, de Belgique, d'Allemagne et de Norvège, ont aussi été blessées.

«Leur identification doit être faite de manière précise par les médecins légistes. On ne peut pas donner de répartition par nationalité», a indiqué le ministre de la Santé, Saïd Aïdi, à la radio française RTL.

M. Essid a en outre annoncé l'ouverture d'une enquête «pour déterminer les responsabilités» après l'attentat et le recours aux réservistes de l'armée «pour renforcer la présence militaire et sécuritaire dans les endroits sensibles (...) et les lieux où se trouve le danger terroriste».

«Un plan exceptionnel pour sécuriser davantage les sites touristiques et archéologiques» sera mis en oeuvre, «en déployant des unités de la sécurité touristique, armées, tout le long du littoral ainsi qu'à l'intérieur des hôtels à partir du 1er juillet», a-t-il ajouté.

M. Essid a enfin annoncé qu'un «congrès national» pour lutter contre le terrorisme serait organisé en septembre et a indiqué que des récompenses seraient octroyées «à toute personne permettant l'arrestation d'éléments terroristes».

Condamnations

Le président Béji Caïd Essebsi, qui s'est rendu sur les lieux, a jugé que ces attaques étaient «la preuve qu'il faut une stratégie globale et que tous les pays actuellement démocratiques doivent unir leurs forces». «La Tunisie est face à un mouvement international. Elle ne peut répondre toute seule à cela», a-t-il dit à l'AFP.

La ministre du Tourisme, Selma Elloumi Rekik, a reconnu «un coup dur pour la Tunisie».

La Tunisie disait craindre des attentats à l'approche de la saison touristique et avait annoncé des mesures sécuritaires accrues. Des comptes sur les réseaux sociaux liés à la mouvance djihadiste avaient menacé de nouvelles attaques durant l'été.

Le président français François Hollande et son homologue tunisien ont exprimé «leur solidarité face au terrorisme» après les attentats qui ont visé les deux pays.

La Maison-Blanche et l'ONU ont condamné les attaques survenues vendredi en France, en Tunisie et au Koweït, tout comme Al-Azhar, prestigieuse institution de l'islam sunnite.

Après l'attaque du Bardo le 18 mars, le secteur stratégique du tourisme tunisien a enregistré en avril un recul sur un an de 25,7% du nombre de touristes et de 26,3% des recettes en devises.

Le tourisme, qui représente environ 7% du PIB de la Tunisie et près de 400 000 emplois directs et indirects, était déjà très affecté par les crises politiques à répétition et l'essor de la mouvance djihadiste.

Vendredi, le voyagiste belge Jetair (groupe TUI) a indiqué avoir demandé à un vol parti de Bruxelles pour la Tunisie de faire demi-tour au-dessus de la Méditerranée après l'attentat de Sousse.

Des centaines de touristes à l'aéroport d'Enfidha

Des centaines de touristes étrangers étaient amenés en bus à l'aéroport d'Enfidha pour être évacués de Tunisie dans la nuit de vendredi à samedi après l'attaque, a constaté un journaliste l'AFP.

Le journaliste a vu au tableau des départs de cet aéroport, situé à mi-chemin entre Tunis et Sousse, 13 vols affichés pour des décollages entre 23 h 15 et  5 h 40 locales (18 h 15 et 0 h 40 heure de Montréal) notamment à destination de Londres, Manchester, Amsterdam, Bruxelles et Saint-Petersbourg.

Et à  2 h 30 (21 h 30 heure de Montréal), un flot continu de bus avec touristes à bord continuait d'arriver à l'aéroport d'Enfidha.

La plupart des vols étaient affrétés par le voyagiste Thomson.

Un couple de Britanniques arrivé mercredi à Sousse, interrogé par l'AFP, a indiqué que l'organisateur de leur voyage leur a dit «de rentrer».

«Nous avons peur, l'endroit n'est pas sûr», a dit un autre jeune homme, prénommé Leon et originaire du Pays de Galles.