La plupart des allégations visant des soldats de la force africaine en Somalie (Amisom) accusés d'avoir violé ou exploité sexuellement des femmes et des jeunes filles dans le pays ne sont pas prouvées, a affirmé mardi l'Union africaine.

Selon l'organisation panafricaine, sur 21 allégations d'abus sexuels commis par des soldats de l'Amisom dont faisait état Human Rights Watch (HRW) dans un rapport, seuls deux cas ont été établis.

Dans ce rapport publié en septembre 2014, l'ONG affirmait que des soldats de la force de l'UA en Somalie - qui combat les insurgés islamistes shebab - avaient violé ou exploité sexuellement des femmes et des filles sur ses bases.

La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, avait ordonné une enquête et l'organisation a indiqué avoir mené durant près de quatre mois ses propres investigations sur «les 21 allégations contenues dans le rapport de HRW».

Les enquêteurs ont établi que «deux de ces allégations sont des cas avérés (d'abus sexuels) commis par des soldats de l'Amisom», a expliqué l'UA dans un communiqué.

Selon l'organisation basée à Addis Abeba, nombre de cas soulevés par HRW ne sont pas avérés ou impossibles à prouver en raison de l'incapacité de ses propres enquêteurs à rencontrer les victimes ou auteurs d'abus présumés.

Elle en a conclu que les abus sexuels commis par des soldats de l'Amisom «ne semblent pas répandus».

L'UA a cependant réaffirmé sa «politique de tolérance zéro» concernant les abus sexuels et a promis des «mesures concrètes» pour mettre en oeuvre les recommandations de ses enquêteurs et de HRW.

Elle s'est aussi engagée à «continuer de respecter la dignité de toutes les femmes et filles somaliennes».

L'UA a elle-même recommandé de mettre à la disposition des soldats de l'Amisom des «équipements de loisirs» pour leur permettre de pratiquer la gymnastique, le basket ou le volley.

Les 22 000 soldats de l'Amisom, originaires de six pays, sont déployés depuis 2007 à travers la Somalie où ils appuient les fragiles autorités de Mogadiscio dans leur combat contre les shebab, affiliés à Al-Qaïda.

L'Amisom est financée essentiellement par l'ONU, l'Union européenne, les États-Unis et la Grande-Bretagne.