Les autorités tunisiennes ont diffusé samedi soir une vidéo, tirée en partie de caméras de surveillance, montrant les deux assaillants déambulant dans le musée du Bardo, Kalachnikov à la main, au moment de l'attentat ayant coûté la vie à 21 personnes à Tunis mercredi.

D'une durée d'une minute environ, cette vidéo, publiée par le ministère de l'Intérieur sur sa page officielle Facebook, débute dans l'une des salles du musée. L'enregistrement mentionne la date de mercredi, à 12 h09 et une poignée de secondes.

On y voit les deux hommes marcher tranquillement, arme à la main, capuche rouge sur la tête pour l'un et casquette à l'envers pour l'autre.

Des photos montrent ensuite leur cadavre. L'abdomen d'un premier corps est cerclé de rouge pour montrer ce qui paraît être une ceinture d'explosifs. Le second baigne dans le sang. Il est, dans les deux cas, possible de distinguer les visages, plutôt juvéniles.

Puis une autre caméra de surveillance les montre, encore vivants, au pied d'un escalier. Ils croisent un homme qu'ils semblent sur le point de mettre en joue, avant de le laisser partir en courant. Un bref échange a pu avoir lieu.

Ces deux assaillants ont été identifiés par les autorités comme étant Jabeur Khachnaoui, un lycéen originaire de la région de Kasserine (centre-ouest), et Yassine Laabidi (Abidi), 27 ans, dont la famille vit dans le Grand Tunis.

Formés au maniement des armes en Libye selon le gouvernement, ils étaient connus des services de police.

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi admet qu'il y a eu des «défaillances» dans le dispositif de sécurité de son pays, qui ont facilité l'attentat meurtrier du Bardo, dans une interview publiée samedi sur le site internet de l'hebdomadaire français Paris Match.

«Il y a eu des défaillances», reconnaît le chef de l'État tunisien, selon lequel «en amont, la police et le renseignement n'ont pas été assez systématiques pour assurer la sécurité du musée» de Tunis.

M. Caïd Essebsi souligne cependant que les services de sécurité «ont réagi de manière très efficace pour terminer rapidement l'attaque au Bardo, évitant certainement des dizaines de morts supplémentaires si les terroristes avaient pu déclencher leurs ceintures d'explosifs.»

Il affirme par ailleurs que «jamais la Tunisie ne sera gouvernée par la charia» et qu'elle «demeure un havre de démocratie».

Revendiquée par le groupe État islamique (EI), cette attaque contre le principal musée du pays, sans précédent depuis la révolution de 2011, a coûté la vie à 20 touristes étrangers et un policier tunisien.