Le nouveau procès du journaliste canadien Mohamed Fahmy a été une fois de plus reporté, dimanche - cette fois-ci au 19 mars.

La décision a été annoncée après une brève audience de M. Fahmy et de son collègue égyptien Baher Mohammed. Les procédures ont été reportées parce que deux témoins ne se sont pas présentés en cour.

Les journalistes ont été libérés sous caution le mois dernier après plus d'un an d'emprisonnement. Entre-temps, ils doivent contacter quotidiennement la police pour communiquer leurs allées et venues.

Leur procès avait déjà été remis le 23 février dernier parce que deux témoins étaient absents.

MM. Fahmy et Mohammed font face à des accusations liées au terrorisme, puisqu'ils auraient fraternisé avec les Frères musulmans en présentant de présumés «reportages falsifiés».

Ils avaient été arrêtés à l'origine en décembre 2013 en compagnie de leur collègue australien Peter Greste. À l'issue d'un procès très critiqué par la communauté internationale, les trois journalistes avaient été condamnés à des peines de sept à dix ans de prison.

Contrairement à M. Fahmy, Peter Greste a pu revenir dans son pays d'origine en vertu d'une nouvelle loi égyptienne permettant déporter les criminels.

Le journaliste canadien et ses avocats ont d'ailleurs reproché au gouvernement canadien d'intervenir timidement dans l'affaire - surtout que l'Égypte aurait promis au Canada que M. Fahmy serait libéré.

«De tels gémissements timides sont inadéquats lorsque vient le temps d'appliquer un accord conclu entre deux États souverains concernant la libération d'un citoyen», avait déploré son avocate Amal Clooney.

M. Fahmy avait quant à lui critiqué le gouvernement Harper pour son «approche conservatrice».

«D'après ce que j'ai compris, il le premier ministre Stephen Harper a envoyé une lettre. Cette approche conservatrice face à une affaire si médiatisée suscite des questions», avait-il affirmé en entrevue avec l'Associated Press.