Des hommes armés ont enlevé lundi une missionnaire américaine dans le centre du Nigeria, a annoncé mardi la police, qui suspecte qu'une demande de rançon soit le motif du rapt.

«Phyllis Sortor a été enlevée vers 10 h 00 (4 h 00 heure de Montréal) lundi», a déclaré le porte-parole de la police de l'État de Kogi, Sola Collins Adebayo.

Selon lui, le rapt s'est produit dans le village d'Emiworo, où la missionnaire de l'Église méthodiste libre dirigeait une association religieuse.

Les ravisseurs sont «des hommes armés inconnus» qui sont venus «dans les locaux de l'école» animée par le mouvement religieux où travaillait la femme, «en tirant sporadiquement pour faire fuir les gens avant d'emmener (l'Américaine) dans la brousse», a ajouté M. Adebayo.

«Nous espérons la retrouver. Nous suspectons qu'elle a été enlevée pour une rançon», a explique le porte-parole, selon qui la captive a entre 65 et 70 ans.

Un communiqué de l'Église méthodiste libre publié sur internet a fourni des informations similaires.

«L'ambassade américaine a été informée, et le département d'État et le FBI (police fédérale américaine) travaillent avec les autorités locales pour la retrouver», selon le communiqué signé de l'évêque David Kendall, qui appelle à «prier pour que Phyllis soit relâchée rapidement».

Des étrangers sont régulièrement enlevés au Nigeria par des groupes criminels, qui en général les relâchent après paiement d'une rançon.

Ces rapts sont particulièrement répandus dans le Sud, dans le delta du Niger pétrolifère, où les expatriés travaillant pour les géants du pétrole sont des proies de choix.

Plusieurs étrangers ont également été kidnappés dans le Nord, mais ces enlèvements revendiqués par Boko Haram ou Ansaru, un autre groupe islamiste qui lui est lié, sont considérés comme un phénomène différent, et pas nécessairement motivés par des rançons.

Un certain nombre des otages aux mains des islamistes eux ont été tués par leurs ravisseurs, tandis que d'autres ont péri dans des opérations de sauvetage ratées.

De précédentes attaques dans l'État de Kogi ont été attribuées à Boko Haram, dont deux attaques contre la même prison, fin 2012 et en 2014.

Dans l'immédiat, aucun élément n'indique une quelconque implication des islamistes dans le rapt de la missionnaire américaine.