Un journaliste canadien qui est incarcéré depuis plus d'un an en Égypte a exprimé sa frustration, lundi, que son deuxième procès pour terrorisme ait été reporté au mois prochain.

Après une brève audience devant un tribunal du Caire, lundi, le dossier de Mohamed Fahmy et de son collègue égyptien a été renvoyé au 8 mars.

À l'extérieur du tribunal, M. Fahmy a estimé que ce deuxième procès est un «cirque».

«Je ne sais vraiment pas ce qui va se produire, a-t-il dit aux journalistes. C'est très coûteux pour moi à tous les niveaux, émotionnellement, financièrement - toute ma famille est stressée.»

M. Fahmy, qui a été libéré sous caution plus tôt ce mois-ci, affirme que ses conditions de vie quotidienne se sont améliorées, mais qu'il souhaite encore être innocenté.

«J'ai apprécié mes premiers jours de liberté, mais ça reste une liberté limitée, a-t-il dit. Je suis encore stressé. La nuit dernière je n'ai pas dormi beaucoup parce que je réfléchis constamment à ce qui va se produire, est-ce que ça va finir bientôt.»

M. Fahmy et deux collègues - l'Australien Peter Greste et l'Égyptien Baher Mohammed - travaillaient pour le réseau Al-Jazeera quand ils ont été arrêtés en décembre 2013. Ils ont été accusés d'appartenir à un groupe terroriste et d'avoir falsifié les images qu'ils diffusaient pour nuire à la sécurité nationale de l'Égypte.

Ils avaient été reconnus coupables l'été dernier, au terme d'un procès qui avait été sévèrement critiqué par les organisations de défense des droits de la personne. MM. Fahmy et Greste avaient été condamnés à sept ans de prison, contre dix pour M. Mohammed.

Ils ont toutefois porté la sentence en appel et obtenu un nouveau procès en janvier. M. Greste a alors été expulsé du pays, en vertu d'une nouvelle loi qui permet la déportation de criminels étrangers, et M. Fahmy a renoncé à sa citoyenneté égyptienne dans l'espoir de subir le même sort - ce que son nouveau procès a empêché.