L'armée ougandaise a annoncé lundi effectuer des tests ADN pour vérifier si un cadavre récemment exhumé était bien celui du numéro 2 de la sanguinaire Armée de résistance du seigneur (LRA), donné pour mort il y a un an.

Selon le porte-parole de l'armée, Paddy Ankunda, les autorités ougandaises pensent avoir trouvé la tombe d'Okot Odhiambo, bras droit du chef Joseph Kony de la rébellion ougandaise.

«Nous avons récupéré le corps», a-t-il précisé à l'AFP. «Nous avons exhumé ses restes. Nous effectuons des analyses ADN pour vérifier s'il s'agit bien de lui», a poursuivi le porte-parole, ajoutant qu'aucun détail ne serait fourni sur la localisation de la tombe.

L'Ouganda et les États-Unis avaient fait état en février 2014 de la possible mort d'Odhiambo, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) en 2005 de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre aux côtés de Kony et de deux autres chefs de la LRA: Vincent Otti, très probablement assassiné en 2007 sur ordre de Kony, et Dominic Ongwen, qui s'est rendu il y a quelques semaines.

M. Ankunda avait alors estimé qu'Odhiambo avait sans doute été tué lors d'une offensive ougandaise contre des positions de la milice fin 2013. Il n'avait pas précisé si le chef de la LRA avait été tué en Ouganda ou bien en Centrafrique voisine où la guérilla est active.

Si sa mort est confirmée, Joseph Kony serait le dernier chef de la LRA encore en fuite.

Créée dans la deuxième partie des années 80, la sanglante milice opérait alors dans le nord de l'Ouganda, où elle a multiplié les exactions - enlèvements d'enfants transformés en soldats et en esclaves, mutilations et massacres de civils.

Elle en a été chassée au milieu des années 2000 par l'armée ougandaise, avant de s'éparpiller dans les forêts équatoriales des pays alentour, dont la Centrafrique.

Selon l'ONU, la rébellion a, depuis sa création, tué plus de 100 000 personnes en Afrique centrale et enlevé plus de 60 000 enfants.

Odhiambo est notamment soupçonné d'avoir orchestré le massacre de 300 civils lors de l'attaque contre le camp de déplacés de Barlonyo, dans le nord de l'Ouganda, en février 2004.