Le Canada critique vigoureusement l'Union africaine (UA) pour avoir désigné à sa tête, vendredi, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe.

Le porte-parole du ministre des Affaires étrangères John Baird a affirmé que la nomination d'un «dictateur brutal» aux commandes de l'organisation rassemblant 54 pays était extrêmement décevante.

Robert Mugabe, âgé de 90 ans, dirige le Zimbabwe depuis 1980 et il fait l'objet de plusieurs accusations de violation de droits de la personne. Son pays est aux prises avec des problèmes économiques importants, en raison notamment de l'abandon de la devise américaine, en 2009.

Dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne, le porte-parole Rick Roth a indiqué que cette nouvelle venait ternir tous les efforts déployés par l'UA dans les dernières années.

Il a toutefois assuré que le Canada maintiendrait son engagement «indéfectible» envers l'Afrique. M. Roth a en outre encouragé les pays africains à rejeter l'attitude «corrompue» de Robert Mugabe.

L'International Crisis Group a lui aussi condamné cette nomination, qui enverrait «un mauvais message», selon Piers Pigou, le directeur des projets du groupe dans le sud de l'Afrique.

Traditionnellement, la présidence de l'Union africaine est décernée au dirigeant du pays qui tiendra le prochain sommet. Il y a eu certaines exceptions; en 2005, le président controversé du Soudan Omar al-Bashir avait passé son tour en raison des violences dans la région du Darfour. Le président nigérian Olusegun Obasanjo avait alors gardé son poste pour une deuxième année.

«Durant mon mandat à la présidence, je tenterai de susciter notre réflexion sur des enjeux tels que l'infrastructure, la création de la richesse, l'agriculture et les changements climatiques», a affirmé Robert Mugabe, devant les dirigeants de l'Afrique.