La condamnation à trois années de prison de trois jeunes leaders de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir en 2011 a été confirmée mardi en Égypte par la Cour de cassation qui a rejeté leur recours.

Cette décision survient deux jours après que 18 manifestants et deux policiers ont été tués lors de heurts le jour du quatrième anniversaire de la révolte initiée par des mouvements de la jeunesse laïque le 25 janvier 2011, dans la lignée des printemps arabes.

Depuis que l'armée a destitué et arrêté le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, le pouvoir du nouveau chef de l'État Abdel Fattah al-Sissi, ex-chef de l'armée, a lancé une sanglante campagne de répression contre toute opposition. Sont visés en premier lieu les islamistes, mais aussi l'opposition laïque et libérale, notamment la jeunesse révolutionnaire de 2011.

La Cour de cassation a ainsi rejeté mardi le recours contre leur condamnation de Ahmed Maher, Mohamed Adel et Ahmed Douma, jeunes figures de proue de la révolte de 2011. Leur condamnation à trois ans de prison en première instance et en appel, pour avoir organisé ou participé à une manifestation interdite en novembre 2013, est donc confirmée. Leur seul recours est désormais une éventuelle grâce présidentielle.

Ahmed Maher et Mohamed Adel sont respectivement le fondateur et le porte-parole du Mouvement du 6 Avril, l'un des groupes de la jeunesse les plus actifs lors de la révolte de 2011, et Ahmed Douma, alors l'un des plus populaires blogueurs.

Ils avaient été arrêtés en novembre 2013 lors d'une manifestation au Caire pour protester contre une nouvelle loi interdisant tout rassemblement public qui ne serait pas préalablement autorisé par le ministère de l'Intérieur. Ce texte avait été jugé par les ONG internationales de défense des droits de l'Homme comme l'un des plus liberticides édictés par le pouvoir de M. Sissi.