Le groupe extrémiste Boko Haram a mené de nouvelles attaques, dimanche, dans plusieurs villes du Nigéria, causant des centaines de morts.

Plus de 200 soldats ont perdu la vie à Maiduguri, dans le nord du pays, alors que les extrémistes avaient organisé une offensive sur trois fronts. La plupart des victimes étaient des membres de Boko Haram, selon des soldats qui ont requis l'anonymat.

Le ministre de la Défense Chris Olukolade a indiqué que l'opération était toujours en cours. Les troupes gouvernementales ont encerclé la ville, empêchant ainsi les citoyens de fuir. Amnistie Internationale a dit craindre pour la sécurité de centaines de milliers de civils.

Au même moment, les insurgés ont ravagé des villages de l'État de Adamawa, un peu plus au sud. Ils ont brûlé des maisons, tué plusieurs résidants et kidnappé des dizaines de femmes et d'enfants, selon certains survivants.

Le député Adamu Kamale a appelé les soldats nigérians à protéger les habitants de la région, où six villages ont été ciblés. Selon lui, les extrémistes sévissent depuis vendredi sans aucune intervention de l'armée du pays.

Le président Goodluck Jonathan avait fait une visite-surprise à Maiduguri il y a dix jours pour assurer que le pays vaincrait contre le groupe islamiste.

Ses nombreuses promesses ont toutefois déçu, puisque Boko Haram multiplié les attaques dans les derniers mois; il contrôle maintenant des régions du nord du pays, dont plusieurs villes frontalières du Cameroun, du Tchad et du Niger. Certains citoyens croient même que des militants de Boko Haram ont infiltré l'armée nigériane.

En 2014, 10 000 personnes ont été tuées dans des attentats de Boko Haram.

Les nouvelles attaques sont survenues alors que le secrétaire d'État des États-Unis John Kerry était à Lagos, la capitale commerciale du pays, pour discuter des élections du 14 février.

M. Kerry s'est entretenu avec le président Jonathan et son adversaire, l'ancien dictateur militaire Muhammadu Buhari, pour les inciter à calmer leurs partisans à la veille du scrutin. En 2011, plus de 800 personnes étaient mortes dans des manifestations pour contester l'élection de M. Jonathan, un chrétien du sud du pays, qui avait remporté contre M. Buhari, un musulman du nord.