Les habitants du Malawi dévasté par des inondations se lançaient samedi à la macabre recherche de leurs proches disparus, tandis que les secours sillonnent le pays en bateau ou en hélicoptère pour retrouver des survivants.

Armés de seules pioches, six jeunes gens fouillaient les rives d'un nouveau cours d'eau créé par les crues éclair qui ont submergé Chilobwe, un bidonville à cinq kilomètres de Blantyre, la capitale économique du Malawi.

En creusant dans les tas de sable et de débris, ils espéraient trouver les corps de trois de leurs amis emportés par les eaux trois jours plus tôt.

«Nous n'avons pas perdu espoir. Nous espérons trouver les corps de nos amis afin de leur offrir des funérailles dignes», a raconté à l'AFP Rodney Chikoja, l'un des six volontaires.

Le dernier bilan des inondations fait état de 176 morts, 153 disparus et plus de 200 000 déplacés au Malawi.

Le Mozambique voisin a également été touché, avec au moins 21 morts, selon l'Agence nationale de gestion des catastrophes, mais c'est le sud du Malawi, en partie coupé du monde par l'eau, qui reste le plus touché.

La police malawite dit avoir trouvé déjà quatre corps à Chilobwe, enfouis dans le sable.

«Un corps a été découvert à cinq kilomètres en contrebas. Alors vous imaginez à quel point le courant était puissant», a indiqué un agent sous couvert de l'anonymat.

Pour Felistus Selemani, un survivant, cela tient du «miracle que les cinq membres de sa famille soient encore en vie et leur maison intacte».

«De forts courants traversaient notre maison. C'était terrifiant, mais heureusement, nous avons tous survécu à ce cauchemar», a-t-il relaté.

De fortes précipitations sont encore attendues, et selon des experts, «les risques de crues sont encore très élevés», principalement dans les districts de Chikwawa et Nsanje, au sud du pays.

Selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant rouge (IFRC), les terribles inondations ont fait des dizaines de milliers de sans-abris au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe. Selon l'IFRC, ils seraient 90 000 au Mozambique et au moins 6000 au Zimbabwe.