Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, s'envolera vers l'Égypte le mois prochain pour plaider en faveur de la libération du journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy, emprisonné au Caire.

M. Baird a indiqué qu'il compte utiliser la diplomatie d'influence pour faire libérer le journaliste du réseau anglophone d'Al Jazira, qui en sera à son 13e mois de détention lorsque le ministre sera sur place.

Son bureau a fait savoir mardi qu'il avait rencontré à deux reprises son homologue égyptien Sameh Shoukry le mois dernier - le plus récent entretien ayant eu lieu au Bahreïn - pour tenter d'obtenir la libération de M. Fahmy, âgé de 40 ans.

«Nous avons eu une longue conversation», a dit M. Baird au cours d'une entrevue accordée à la station radiophonique CFRA.

M. Baird a également rencontré l'ambassadeur d'Égypte au Canada lundi concernant le même dossier.

Entre-temps, plusieurs efforts diplomatiques ont été déployés pour tenter d'obtenir la libération de M. Fahmy, arrêté le 29 décembre 2013 en compagnie du correspondant australien Peter Greste et du producteur égyptien Baher Mohamed.

«Nous faisons tout ce que nous pouvons, a dit M. Baird. Nous allons plaider notre cause auprès des hautes sphères du pouvoir au Caire.»

M. Fahmy a été condamné à sept ans derrière les barreaux parce qu'on lui reproche d'avoir soutenu les Frères musulmans, un groupe islamiste banni, duquel était issu le président évincé Mohamed Morsi.

Les trois individus ont aussi été accusés d'avoir fabriqué des images vidéo pour miner la sécurité nationale. Ils contestent les faits qui leur sont reprochés, affirmant qu'ils ne faisaient que leur travail.

La famille de M. Fahmy et d'autres intervenants estiment que cette affaire a pris une tournure politique. Ils prétendent que les autorités égyptiennes croient que le réseau Al Jazira a un parti pris favorable à Mohamed Morsi ainsi qu'aux Frères musulmans.

Le réseau établi au Qatar a quant à lui balayé du revers de la main ces allégations.

De son côté, la famille de M. Fahmy espère un dénouement positif lorsque l'appel du journaliste sera entendu, le 1er janvier. Elle espère qu'il sera au moins libéré temporairement puisqu'il souffre d'hépatite C et d'une blessure à l'épaule.

Par ailleurs, des proches du journaliste ont mis de l'avant une campagne de sociofinancement en ligne pour aider ce dernier à défrayer ses honoraires d'avocat.