Les Nations unies craignent une recrudescence des combats au Soudan du Sud à l'approche de la fin de la saison des pluies, a indiqué jeudi à des journalistes un haut responsable de l'ONU.

«La saison des pluies prend fin et ce pourrait être le signal d'une nouvelle recrudescence des combats» alors que les quatre camps de l'ONU dans le pays sont occupés par 100 000 civils déplacés par le conflit. «La course pour le contrôle des champs pétrolifères va reprendre de plus belle».

Le responsable onusien s'est également déclaré «une nouvelle fois déçu» par la suspension des pourparlers de paix entamés en janvier en Éthiopie et destinés à mettre fin au conflit qui ravage le Soudan du Sud depuis bientôt 10 mois.

Il a évoqué le risque d'une «famine massive», les paysans n'ayant pas pu faire de semailles à cause des combats. «Cela risque d'être la plus grave crise humanitaire, aussi grave que la Syrie», a-t-il estimé.

Les négociations en Éthiopie, sous l'égide de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation est-africaine assurant la médiation, visent à trouver une issue durable au conflit. Celui-ci a éclaté le 15 décembre au sein de l'armée sud-soudanaise et a été exacerbé par la rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.

Les belligérants ont signé plusieurs engagements à cesser les hostilités qui n'ont jamais été respectés sur le terrain.

Dans cette guerre, des milliers de personnes --sans doute des dizaines de milliers, mais aucun bilan précis n'existe-- ont été tuées et plus de 1,8 million chassées de chez elles.

L'ONU avait organisé fin septembre à New York, en marge de son Assemblée générale annuelle, une réunion à haut niveau sur la guerre civile au Soudan du Sud.

Mais le président sud-soudanais Salva Kiir a snobé cette réunion, à laquelle participaient des représentants de l'administration américaine, des médiateurs de pays d'Afrique de l'Est et une délégation sud-soudanaise.

«Nous ne sommes pas près d'oublier» cette rebuffade, a commenté le haut responsable de l'ONU, précisant que le secrétaire général Ban Ki-moon avait contacté M. Kiir à ce sujet.