Près de 100 partisans de l'ex-président islamiste destitué Mohamed Morsi ont été condamnés jeudi à de lourdes peines de prison en Égypte dans trois procès pour des violences en marge de manifestations.

Depuis que M. Morsi a été destitué et arrêté en juillet 2013 par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, ses partisans sont la cible d'une implacable répression qui a fait près de 1400 morts, des manifestants islamistes pour la quasi-totalité, et plus de 15 000 ont été emprisonnés.

Jeudi, deux partisans de M. Morsi ont été condamnés à la prison à vie pour des violences ayant causé la mort de deux personnes à Qalioub, dans le delta du Nil.

Ils avaient été condamnés à mort par contumace en première instance, mais avaient eu droit à un nouveau procès après leur arrestation. Dans un procès pour les mêmes faits, Mohamed Badie, le guide suprême de la confrérie des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, avait été condamné à la prison à perpétuité, accusé d'avoir incité à la violence.

Dans la province de Kafr al-Sheikh (nord), un tribunal a condamné par contumace 73 accusés à 15 ans de prison et neuf autres, présents au procès, à 10 ans de prison après avoir été reconnus coupables de «rassemblement illégal troublant l'ordre public», «tentative de meurtre», «vandalisme», «possession d'armes illégale» et «vol du pistolet d'un policier».

Quatre mineurs ont également été condamnés à un an avec sursis, pour ces violences qui n'ont pas fait de victimes.

Dans un autre procès, quatre prévenus ont été condamnés à 10 ans de prison, six accusés ont écopé de sept ans et un mineur d'un an avec sursis pour des violences similaires en décembre 2013.

Depuis la destitution de M. Morsi, des centaines de Frères musulmans et de leurs sympathisants ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes, pour des violences en marge de manifestations d'ordinaire très durement réprimées par la police. L'ONU a qualifié ces procès de masse de «sans précédents dans l'histoire récente» du monde.

M. Morsi lui-même, comme la quasi-totalité des leaders des Frères musulmans, risque la peine de mort dans plusieurs procès.