Le Conseil de sécurité a indiqué mercredi que l'hélicoptère affrété par l'ONU au Soudan du Sud avait été abattu, condamnant cette «attaque» qui a fait trois morts et un blessé grave mardi parmi l'équipage.

Dans une déclaration unanime, les 15 pays membres du Conseil exigent du gouvernement sud-soudanais une «enquête complète, transparente et rapide sur cette attaque».

La cause de la chute de l'hélicoptère n'avait jusqu'à présent pas été officiellement établie. La déclaration du Conseil n'attribue pas cette attaque à l'un ou l'autre camp.

Armée gouvernementale et forces rebelles qui s'affrontent depuis mi-décembre au Soudan du Sud se sont mutuellement accusées mercredi de l'avoir abattu.

L'équipage de l'hélicoptère était russe. Trois des quatre membres d'équipage sont morts et un a été blessé lorsque le Mi-8, qui transportait du fret, s'est écrasé mardi après-midi à 10 km au sud de Bentiu, capitale de l'Etat d'Unité ravagé par les combats.

Le Conseil souligne que «les responsables de l'attaque doivent rendre des comptes et que toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter de telles attaques dans l'avenir».

Il demande aussi à la Mission de l'ONU sur place (Minuss) de «prendre les mesures supplémentaires nécessaires afin de garantir la sécurité de ses opérations aériennes».

La déclaration a été adoptée à la demande de la Russie, à qui le Conseil a adressé ses «sincères condoléances».

Le porte-parole de l'armée sud-soudanaise, le colonel Philip Aguer, a accusé les forces rebelles de l'ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar d'avoir «abattu» l'appareil, sans toutefois fournir de preuve.

«L'appareil a été abattu par les forces de Riek Machar commandées par Peter Gadet», a affirmé M. Aguer, ajoutant que l'armée avait envoyé ses propres enquêteurs sur place.

Peter Gadet est un chef de guerre dont la milice combat au côté des forces pro-Machar et contrôle une partie de l'Etat d'Unité. Il fait l'objet de sanctions américaines et européennes pour des atrocités ethniques commises par ses hommes.

Un porte-parole des rebelles, Mabior Garang, a dénoncé dans un communiqué des «accusations fallacieuses», affirmant que les forces rebelles dans la région avaient «entendu une forte explosion et après des recherches découvert qu'un appareil s'était écrasé».