Une trentaine de personnes ont été blessées dans la nuit de lundi à mardi dans des affrontements intercommunautaires à Berriane, une ville du sud de l'Algérie, a indiqué l'agence officielle APS.

Berriane est située dans la wilaya de Ghardaïa, et plus précisément dans la vallée du M'zab qui vit depuis décembre au rythme d'affrontements meurtriers entre les communautés mozabites (berbères) et chaâmbas (arabes).

Les dernières échauffourées, entre groupes de jeunes, ont éclaté dans la nuit à la suite d'une agression à coups de pierres d'une jeune fille, rapporte APS sans dire à quelle communauté elle appartient.

Les affrontements, qui se poursuivaient mardi après-midi, ont fait une trentaine de blessés, dont des agents des forces de l'ordre arrivés en renfort pour s'interposer entre les parties en conflit, a indiqué APS en citant un élu local.

Des jeunes ont dressé des barricades à l'aide de pierres et autres objets et brûlé des pneus pour bloquer la route nationale et empêcher l'accès des forces de l'ordre, a ajouté APS en citant la même source.

Selon l'élu, les forces de l'ordre ont cependant pu tirer des gaz lacrymogènes pour disperser les deux camps et empêcher tout regroupement des émeutiers qui ont saccagé des édifices publics.

Quelque 10 000 policiers et gendarmes avaient été déployés en mars à Ghardaïa --à une quarantaine de km de Berriane--, où vit une majorité de Mozabites, mais ils ne sont pas parvenus à empêcher les violences.

Des dirigeants mozabites, dont la communauté parle le berbère et pratique l'islam selon le rite ibadite dans un pays malékite, ont accusé les forces de l'ordre de manquer de partialité dans les heurts.

Dix Mozabites ont été tués depuis décembre, selon des représentants de cette communauté, dénonçant des «assassinats».

De nombreux différends, en particulier d'ordre foncier, sont à l'origine de ces heurts entre Arabes et Berbères qui cohabitent depuis des siècles à Ghardaïa, une ville inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.