Un attentat suicide perpétré par une kamikaze a fait trois morts et sept blessés lundi dans une banlieue de Kano, deuxième ville du Nigeria, dans le nord, au lendemain d'un week-end de violences attribuées à Boko Haram, a annoncé la police.

«Une kamikaze a déclenché des explosifs dissimulés sous ses vêtements dans une station d'essence du quartier de Hotoro, dans les faubourgs de Kano, blessant grièvement dix personnes. Trois d'entre elles sont mortes à l'hôpital, et les sept autres reçoivent des soins», a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police de Kano, Musa Magaji Majia.

L'explosion a eu lieu vers 10h30 locale (5h30, heure de Montréal) alors que des gens faisaient la queue devant la station d'essence, selon le porte-parole qui a expliqué le nombre peu élevé des victimes par la faiblesse de la charge explosive utilisée.

Un habitant du quartier Shehu Mudi a indiqué avoir vu des barils en feu alors que les ambulances transportaient les victimes, peu après l'explosion.

L'attentat suicide, qui n'a pas été revendiqué pour l'heure, survient au lendemain d'un attentat dimanche contre une église chrétienne de Kano au cours de laquelle cinq personnes ont été tuées.

Le même jour, une kamikaze s'était également fait exploser près d'une université de la ville, blessant cinq policiers, tandis qu'un autre attentat était déjoué, selon les autorités.

Le quartier avait déjà été visé par des attentats du groupe islamiste armé Boko Haram.

Les trois attaques à Kano n'ont pas été revendiquées, mais les soupçons se sont portés sur Boko Haram, dont l'insurrection a fait plus de 10 000 morts depuis 2009 (plus de 2000 depuis le début de l'année), d'abord dans le nord-est du Nigeria - son fief - et dorénavant ailleurs dans le pays, jusque dans la capitale Abuja, et dans les pays voisins.