Le Mali a ouvert une enquête judiciaire sur l'accident, survenu jeudi sur son territoire, d'un avion de la compagnie Air Algérie qui était parti de Ouagadougou, a annoncé dimanche le ministre malien de la Solidarité et de l'Action humanitaire, Hamadou Konaté.

«Le Mali a ouvert une enquête judiciaire immédiatement après la découverte de l'avion (...) L'enquête judiciaire est ouverte pour homicides involontaires», a déclaré à l'AFP M. Konaté.

Il s'exprimait après avoir rendu visite à Kati (près de Bamako) à la famille du réalisateur Bakary Diallo, le seul Malien ayant péri dans l'écrasement, qui a fait au total 118 morts (dont 54 Français, 23 Burkinabè, huit Libanais, six Algériens, six Espagnols et des ressortissants de plusieurs autres pays).

L'avion s'est écrasé jeudi dans la zone de Gossi, à environ 100 km de Gao (nord-est du Mali). La cause de l'accident n'était pas encore déterminée dimanche.

En France, le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête préliminaire pour «homicides involontaires», qui a été confiée au général commandant la gendarmerie des transports aériens, selon une source judiciaire française.

Au Burkina Faso, le procureur de Ouagadougou a également ouvert une enquête judiciaire pour rechercher les causes de la catastrophe, a annoncé samedi le président burkinabè, Blaise Compaoré, à des proches de victimes de diverses nationalités.

«La coopération internationale est à l'oeuvre pour que nous sachions ce qu'il est advenu de l'appareil affrété par la compagnie Air Algérie et qui s'est écrasé en territoire malien», a déclaré le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, après avoir reçu samedi le ministre algérien des Transports, Amar Ghoul.

«Ce qui doit être fait le sera en partenariat entre nos différents pays: l'Algérie, la France, le Burkina Faso et le Mali. Et nous sommes en contact étroit avec les responsables de ces différents pays», a assuré le président Keïta, dont la déclaration a été diffusée dimanche par la télévision publique malienne ORTM.

Il a réitéré «la vive solidarité» et la compassion du Mali aux pays des victimes de l'écrasement.

De son côté, le ministre Ghoul s'est dit porteur d'un message de son président, Abdel Aziz Bouteflika, auprès de son homologue malien.

Sur l'ORTM, il a indiqué avoir discuté avec lui de plusieurs dossiers, dont celui de l'accident d'avion.

«Nous voulons suivre ce dossier avec tous les partenaires en étroite coordination», a affirmé Amar Ghoul.