Le gouvernement libyen a indiqué jeudi soir que le premier ministre Abdallah al-Theni a été empêché par une milice de prendre l'avion à l'aéroport militaire de Miitiga, à côté de Tripoli, après la fermeture de l'aéroport international de la capitale, théâtre de combats.

«Dans une atteinte à la légitimité de l'État, les groupes qui contrôlent l'aéroport de Miitiga ont empêché aujourd'hui (jeudi) le premier ministre par intérim et un certain nombre de ministres de voyager à partir de l'aéroport», a indiqué le cabinet dans un communiqué publié sur son site internet.

M. Al-Theni comptait se rendre à Tobrouk, dans l'Est libyen, «pour tenir une série d'entretiens et de réunions», a-t-on ajouté de même source.

Cet incident illustre encore une fois la faiblesse des autorités devant des dizaines de milices qui font la loi dans le pays. L'ancien Premier ministre Ali Zeidan a été, lui,  enlevé par une milice durant plusieurs heures, en octobre dernier.

L'aéroport de Miitiga qui dispose d'une capacité limitée, est souvent utilisé pour les vols VIP ou militaires. Il est toutefois contrôlé par des milices islamistes depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

L'aéroport international de Tripoli est fermé depuis le 13 juillet lorsqu'ont débuté les combats entre milices rivales qui ont fait au moins 47 morts et 120 blessés, selon un dernier bilan du ministère de la Santé publié samedi soir.

Ces affrontements, les plus violents à Tripoli depuis la chute du régime de Kadhafi, ont éclaté après une attaque menée par un groupe armé composé de combattants islamistes et d'ex-rebelles de la ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli) qui tente de chasser de l'aéroport les ex-rebelles de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli), anciens compagnons d'armes.

Considérés par leurs rivaux comme le bras armé de la mouvance libérale, les ex-rebelles de Zenten contrôlent depuis la chute de Kadhafi l'aéroport de Tripoli ainsi que plusieurs autres sites militaires et civils du sud de la capitale.