Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a rejeté la récente annonce par l'État islamique (EI), un groupe ultra-radical sunnite, d'un califat à cheval entre l'Irak et la Syrie, a rapporté mardi le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

Dans un communiqué, AQMI, l'une des branches les plus dangereuses d'Al-Qaïda, renouvelle en outre son allégeance au chef du réseau extrémiste, Ayman al-Zawahiri, en conflit ouvert avec le chef de l'EI, Abou Bakr Al-Baghdadi, qui s'est proclamé calife des musulmans dans le monde.

AQMI s'en prend à l'EI pour avoir proclamé son califat «sans consultation avec les chefs des moudjahidin», en référence aux groupes djihadistes, et lui demande quel sort il réserve aux émirats autoproclamés, dont «l'émirat islamique en Afghanistan» et «l'émirat islamique du Caucase» ou aux branches d'Al-Qaïda et autres groupes djihadistes.

Dans son communiqué, daté du 4 juillet, AQMI affirme «vouloir un califat, dans la voie de la prophétie, sur la base de la choura (la consultation), et qui cherche à unir les musulmans et à épargner leur sang».

«Il est encore temps de rectifier les défauts de cette annonce» du califat, ajoute AQMI en appelant les chefs djihadistes à agir communément «et à l'abri des médias (...) pour préserver l'unité des musulmans».

Le prédicateur islamiste Abou Qatada, jugé pour terrorisme en Jordanie, a lui aussi dénoncé mardi l'annonce du califat par l'EI comme «nulle et non avenue, et sans aucun sens parce qu'elle n'a pas été approuvée par les djihadistes dans d'autres parties du monde».

«Ce groupe n'a pas l'autorité pour diriger tous les musulmans et sa déclaration n'engage que lui», a ajouté Abou Qatada, un temps considéré comme «l'ambassadeur en Europe de (Oussama) Ben Laden», le fondateur d'Al-Qaïda, dans un document de 21 pages publié sur des sites djihadistes.

L'EI, accusé de nombreuses atrocités, a proclamé fin juin un califat sur les territoires qu'il contrôle, du nord de la Syrie à l'est de l'Irak.