Au moins 23 personnes sont mortes dans l'effondrement d'immeubles d'habitation à Casablanca, la capitale économique du Maroc, ont annoncé dimanche soir les autorités locales dans un nouveau bilan diffusé après trois jours de recherches.

Quinze corps ont été retrouvés dans les ruines des trois immeubles par les services de secours pour la seule journée de dimanche. Une soixantaine de personnes ont également été blessées lors de ce drame survenu vendredi à 2h30 du matin, pour une raison encore indéterminée.

Les autorités locales, citées par l'agence MAP, ne précisent pas s'il s'agit d'un bilan définitif.

Au moins cinq cadavres ont été emmenés par ambulance en fin d'après-midi, selon un photographe de l'AFP, qui n'a toutefois pas été autorisé à approcher du site, situé dans le quartier El Hank (Bourgogne), proche du littoral.

Parmi les dernières victimes identifiées figurent au moins deux enfants ainsi qu'une actrice marocaine, Amal Maarouf, et sa mère, d'après les autorités locales.

L'artiste avait répondu à des appels sur son téléphone portable quelques heures après le drame vendredi, selon le site d'informations marocain Yabiladi.

Dimanche, 17 personnes étaient par ailleurs toujours hospitalisées. Leur état de santé exact n'était pas connu.

Les opérations de secours ont été interrompues à plusieurs reprises dans la journée, en raison notamment «des risques d'affaissement d'autres habitations» voisines, dont trois ont été évacuées dès la veille par mesure de précaution.

Samedi et dimanche, les sauveteurs ont aussi dû recourir à du matériel plus sophistiqué pour mener à bien leurs fouilles, suscitant quelques critiques sur le déroulement des opérations.

«Suspension des fouilles, matériel insuffisant. Trois jours pour s'en apercevoir», a commenté le journal L'Économiste sur son site internet.

«Travaux anarchiques»

Les causes du drame, qui a vu trois immeubles de quatre et cinq étages s'effondrer en pleine nuit, restent à déterminer.

Selon des habitants interrogés par l'AFP, il a pu être provoqué par des «travaux anarchiques» et par le manque d'entretien général des immeubles, dont la construction remontait aux années 60 et 70.

Le parquet de Casablanca a ouvert une enquête, et «les mesures qu'impose la loi seront prises contre toute personne ayant commis un délit ou une contravention», a indiqué le Procureur du roi.

Selon une source officielle s'exprimant sous couvert d'anonymat, des responsables locaux pourraient aussi être sanctionnés au regard «des conclusions de l'enquête».

Le roi Mohammed VI s'est rendu sur place vendredi et a rendu visite à plusieurs reprises à des blessés hospitalisés.

Le roi d'Espagne Felipe VI, qui débutera lundi une visite officielle de deux jours à Rabat, a présenté ses «condoléances» et sa «compassion» au souverain chérifien, lors d'un entretien téléphonique.

Mégapole de cinq millions d'habitants, Casablanca compte des milliers de logements insalubres, en particulier dans la vieille ville (médina).

Fin 2012, deux personnes étaient mortes dans l'effondrement d'une maison d'un quartier proche de cette médina, à la suite d'intempéries.

Le ministère de l'Habitat avait alors estimé qu'entre 4000 et 7000 logements menaçaient de s'effondrer dans la ville. Plusieurs programmes de réhabilitation et de relogement ont été lancés ces dernières années, notamment à destination des habitants des bidonvilles de l'agglomération.