L'ambassade des États-Unis en Ouganda a mis en garde jeudi contre une «menace spécifique» d'attaque «terroriste» dans la soirée contre l'aéroport proche de la capitale Kampala, mais les autorités ougandaises ont assuré avoir pris les mesures nécessaires.

L'alerte a été lancée alors que certains aéroports d'Europe et du Proche-Orient desservant les États-Unis doivent voir leur sécurité renforcée, selon Washington, en réaction à des «nouvelles menaces» terroristes.

«L'ambassade américaine a été informée par la police ougandaise que, selon des sources des services de renseignements, il y aurait une menace spécifique d'attaque contre l'aéroport international d'Entebbe par un groupe terroriste inconnu ce 3 juillet entre 21H00 et 23H00 (18H00-20H00 GMT)», a indiqué l'ambassade sur son site internet.

Mais aucun incident n'a été signalé aux heures mentionnées.

Aucun groupe n'a été nommément cité dans le message de l'ambassade. Des islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué de récents attentats, notamment au Kenya et à Djibouti, ainsi qu'en Somalie.

L'Ouganda a engagé des troupes au sein de la force de l'Union africaine en Somalie, l'Amisom, et s'est mis en alerte, comme d'autres pays de la région, à l'occasion de la Coupe du monde de football au Brésil.

Des soldats et des policiers lourdement armés se sont déployés jeudi à Kampala, dont des membres de forces spéciales, a constaté un journaliste de l'AFP. Des hélicoptères militaires ont également survolé certains secteurs.

«La population doit rester vigilante et faire état de tout individu suspect», a souligné le porte-parole de l'armée, Paddy Ankunda, confirmant à l'AFP le déploiement de troupes dans la capitale et à l'aéroport, situé en périphérie à environ 35 km de Kampala.

L'ambassade des États-Unis, qui a rappelé la «menace continue de potentielles attaques terroristes dans le pays», a conseillé aux voyageurs ayant prévu de se rendre jeudi soir à l'aéroport de «revoir leurs plans».

Mais le porte-parole du gouvernement ougandais Ofwono Opondo a regretté que les États-Unis se soient montrés «trop réactifs» à la «menace» dans leur avertissement aux voyageurs.

«Nous ne pensons pas qu'il se passera quoi que ce soit», a-t-il dit, en appelant les voyageurs à ne pas changer leurs projets.

«Le niveau d'alerte concernant le terrorisme en Ouganda est élevé depuis à peu près un an», a ajouté le porte-parole.

Les shebab avaient revendiqué le spectaculaire assaut mené en septembre 2013 contre le centre commercial Westgate dans la capitale kényane Nairobi, qui avait fait au moins 67 morts.

Le Kenya et son voisin l'Ouganda figurent, avec l'Éthiopie et le Burundi, parmi les principaux contributeurs de troupes à l'Amisom, qui combat les shebab en Somalie depuis 2007.

Revendiqué par ce groupe armé, un double attentat contre deux bars de Kampala, qui retransmettaient des matches de la Coupe du monde de football, avait fait au moins 76 morts en 2010.

«Nous sommes dans une période vraiment cruciale en raison des événements liés à la Coupe du monde» qui se tiennent actuellement à Kampala, a souligné jeudi le porte-parole de la police ougandaise Fred Enanga.

À l'occasion de l'ouverture du Mondial, le président ougandais Yoweri Museveni avait invité ses concitoyens à «être vigilants pendant qu'ils profitent du football et à garder à l'esprit que le pays est menacé par des attaques terroristes».

Les États-Unis avaient mis en garde en mai dernier contre une «menace terroriste précise» et proche contre les lieux de culte dans la capitale de ce petit pays d'Afrique de l'Est.

En Somalie, les shebab ont revendiqué l'assassinat jeudi d'un parlementaire, tué à Mogadiscio avec un garde du corps.