L'épidémie de fièvre hémorragique en grande partie due au virus Ebola a fait 467 morts sur 759 cas dans trois pays d'Afrique de l'Ouest depuis le début de l'épidémie, a annoncé mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ces chiffres font apparaître une augmentation de 38 % du nombre des décès et de 27 % du nombre des cas depuis le précédent bilan de l'OMS du 24 juin, qui faisait état de 599 cas, dont 338 décès. L'OMS précise, par ailleurs, avoir enregistré, entre le 25 et le 30 juin, 22 cas, dont 14 décès.

Pour la première fois depuis le début de l'épidémie, en mars 2014, l'OMS publie des statistiques détaillées différenciant les cas confirmés, suspects et probables dans les trois pays affectés, soit la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia.

Au total, l'OMS a comptabilisé 759 cas de fièvre hémorragique (544 liés au virus Ebola), dont 467 se sont soldés par un décès (291 liés au virus Ebola), indique l'agence onusienne dans un communiqué.

La Guinée, d'où l'épidémie est partie, est le pays le plus affecté avec 413 cas de fièvre hémorragique (293 liés au virus Ebola) dont 303 morts (193 liés au virus Ebola). Le Liberia a dénombré 107 cas (52 liés au virus Ebola), dont 65 mortels (33 liés au virus Ebola). La Sierra Leone a enregistré pour sa part 239 cas (199 liés au virus Ebola), dont 99 morts (65 liés au virus Ebola).

Selon l'OMS, plusieurs grands facteurs contribuent à la «transmission continue» de l'épidémie dans la région : les pratiques culturelles et croyances traditionnelles dans les communautés rurales, notamment lors des funérailles durant lesquelles les parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, et les déplacements de population, notamment de malades cherchant à se faire soigner, dans les zones péri-urbaines densément peuplées de Conakry en Guinée et de Monrovia au Libéria.

L'épidémie, relève l'OMS, se transmet aussi dans les zones transfrontalières des trois pays concernés, «où les activités commerciales et sociales se poursuivent». L'organisation continue toutefois de s'opposer à toute restriction de voyages ou d'échanges commerciaux entre ces pays.

Néanmoins, relève l'OMS, «contenir cette épidémie requiert une réponse forte dans les pays et en particulier le long de leurs zones frontalières communes».

Le 26 juin, l'OMS avait tiré la sonnette d'alarme face à l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave qui ait existé, et demandé des «mesures drastiques», sans toutefois préciser lesquelles.

Elle a par ailleurs convoqué, mardi et mercredi à Accra (Ghana), une réunion internationale d'urgence avec les ministres de la Santé de 11 pays africains afin de préparer un plan complet de riposte.

Le virus Ebola, qui provoque des «fièvres hémorragiques», tire son nom d'une rivière du nord de l'actuelle République démocratique du Congo (ex-Zaïre), où il a été repéré pour la première fois en 1976. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90 % chez l'homme.

Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.

Il n'y a pas de vaccin homologué contre la fièvre Ebola, qui se manifeste par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées.