Au moins deux personnes ont été tuées jeudi à l'aube lorsque 301 détenus se sont évadés de la prison centrale de Bukavu, une grande ville dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de source policière.

«Nous venons de finir le compte: il y a au total 301 évadés, mais 35 ont déjà été récupérés», a déclaré à l'AFP un policier proche de l'enquête, qui a requis l'anonymat.

«Le bilan provisoire jusqu'à ce midi est de deux morts, un civil et un militaire sous-lieutenant, et sept blessés, au nombre desquels trois civils et quatre militaires», a-t-il ajouté.

Des voisins de la prison centrale de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu (est), ont affirmé que c'est à partir de 5 h 30 (23 h 30 mercredi, heure de Montréal) que des coups de feu ont résonné dans et autour de ce centre pénitencier. Vers 6 h (minuit à Montréal), les prisonniers ont réussi à forcer et ouvrir la grande porte, ont-ils ajouté.

Le policier a expliqué que les prisonniers se sont évadés après avoir neutralisé les surveillants de la prison. «Ils ont récupéré les armes et ont réussi à ouvrir la porte de la prison», a-t-il précisé.

Interrogé par l'AFP, Descartes Mponge, le président de la Société civile du Sud-Kivu (un regroupement d'associations, d'ONG et de syndicats), a affirmé qu'il y avait «au moins 1600 détenus dans cette prison où nous effectuons des visites régulières».

Dans la matinée, l'annonce de l'évasion a perturbé les activités des habitants dans les quartiers proches de la prison, où ont été déployés de nombreux policiers et militaires, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Alors que les enfants préparent les examens, ce réveil par des coups de feu, cela nous inquiète», a déclaré à l'AFP un enseignant qui se rendait au centre d'examen de fin d'études primaires, que les enfants congolais passaient ce jeudi.

Dans l'après-midi, le dispositif sécuritaire a été allégé et les activités ont repris. Mais alors que la police poursuivait sa chasse aux évadés, certains habitants semblaient toujours inquiets.