Le mouvement de soutien aux lycéennes retenues en otage par le groupe islamiste Boko Haram a remercié mardi l'armée qui a annoncé avoir localisé les jeunes filles, tout en réclamant des clarifications au chef des armées.

Lundi soir, le chef d'état-major de l'armée nigériane, le maréchal Alex Badeh, a affirmé savoir où se trouvent les 223 adolescentes, sans toutefois donner d'autres précisions.

«Nous savons où elles se trouvent, mais nous ne pouvons pas vous le dire», a déclaré le maréchal Badeh.

Cette annonce a été faite à Abuja pendant une manifestation des militants et groupes de pression, réunis comme chaque jour en soutien aux lycéennes enlevées depuis la mi-avril.

«Quand le chef des forces armées a dit avoir repéré le camp de ces terroristes, l'espoir est revenu», a déclaré le chef du Conseil national de la jeunesse du Nigeria, Abdullahi Abdulmajeed.

Atoye Ariyo Dare, secrétaire-général de la Grande alliance contre le terrorisme, a abondé dans ce sens, estimant que les membres du mouvement étaient «rassurés, plein d'espoir et heureux».

Il a toutefois ajouté que ceci n'était qu'un «avant dernier pas». «Le dernier pas, ce sont nos prières. Notre espoir, c'est que ces filles soient relachées, en sécurité, de retour chez elles, et vivantes».

Les propos du chef de l'armée nigériane a redonné un certain espoir à ceux qui craignaient le pire alors que cet enlèvement inédit par son ampleur est entré dans sa septième semaine. Le rapt des jeunes filles a provoqué une émotion intense au Nigeria et dans le monde.

S'adressant lundi aux manifestants, le chef d'état-major de l'armée nigériane, a déclaré que les militaires avaient été confrontés au dilemme d'envoyer des troupes pour libérer les jeunes filles mais redoutaient de faire des victimes.

Ses propos ont néanmoins amené des responsables des groupes de soutien aux jeunes filles enlevées de réclamer des réponses plus précises des autorités.

«Nous devons leur demander afin qu'ils le clarifient, existe-t-il un juste milieu entre "nous ne négocions pas" et nous ne nous engageons pas dans une (mission) de combat. Je ne sais pas ce que cela veut dire», a lancé Hadiza Bala Usman, coordinatrice de la campagne «Ramenez-nous nos filles».

«Ce serait bien de savoir ce que le chef des armées veut dire lorsqu'il affirme d'un côté que le gouvernement ne veut pas négocier et de l'autre qu'il ne veut pas utiliser la force», a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué publié mardi, la présidence a réaffirmé que sa plus grande priorité était de s'assurer que les adolescentes rentrent chez elles, en toute sureté.

«La grande priorité du gouvernement n'est pas de redorer son image ou de s'engager dans une opération de relations publiques, mais de s'assurer du retour des collégiennes capturées, en toute sécurité», dit le texte.

Le communiqué réagissait à des informations selon lesquelles le gouvernement tentait d'engager une société internationale de relations publiques pour redorer son image, après avoir été critiqué pour sa mauvaise gestions de la crise, au début de la prise d'otages, considérant que cela était «faux et infondé».