Le président sud-africain Jacob Zuma a récompensé ses amis politiques dans le nouveau gouvernement annoncé dimanche, sous la pression des alliés communistes et syndicalistes de l'ANC, le parti au pouvoir, estime la presse locale lundi.

«Les copains de Zuma remplissent complètement le gouvernement new-look», titrait notamment le Times, notant qu'on trouve parmi les nouveaux ministres «des gens qui ont fait preuve de leur loyauté et ont soutenu ses ambitions politiques».

Jacob Zuma, investi samedi pour un second mandat à la tête du pays, a notamment nommé pour la première fois un ministre des Finances noir en la personne de Nhlanhla Nene, qui remplace l'Indien Pravin Gordhan, garant de l'orthodoxie budgétaire «Zuma surprend avec le départ de Gordhan», estime le quotidien économique Business Day. Il a cédé à «des pressions incessantes des alliés de la gauche de l'ANC», le parti dominant étant associé au Parti communiste et à la confédération syndicale Cosatu, note le Times.

«Le test sera de voir si M. Nene pourra tenir le cap (face aux pressions de ces alliés) avec la même ténacité que M. Gordhan ou leur prédécesseur Trevor Manuel», s'interroge Business Day, qui note tout de même que le nouveau ministre était vice-ministre des Finances depuis cinq ans.

La pierre angulaire de la politique de Jacob Zuma doit être le «Plan de développement national» (NDP), un programme d'inspiration clairement libérale destiné à créer des emplois et lutter contre la pauvreté, qui est très contesté par l'aile gauche et les syndicats.

M. Zuma a donné des gages à ces derniers, en nommant le président du fidèle Syndicat national des mineurs (NUM) à l'Agriculture et celui de la Ligue de jeunesse de l'ANC dans son équipe à la présidence.

Le Star de Johannesburg, récemment acheté par un homme d'affaires ami du président, a estimé que la formation du nouveau gouvernement était «la plus importante décision de sa carrière politique».

«Le gouvernement a été remanié afin de s'assurer qu'il restera comme le président qui a finalement apporté la transition démocratique en Afrique du Sud», écrit le journal, rappelant que l'ANC a été fortement critiqué pour n'avoir pas assez agi en vue de redistribuer les richesses du pays au profit de la majorité noire, toujours pauvre.

Bien que son bilan soit contesté, l'ANC a largement remporté les législatives sud-africaines du 7 mai, avec 62,15 % des voix, contre 65,9 % en 2009.