Plus de quatre millions de personnes sont actuellement en insécurité alimentaire à travers le Burkina Faso, pays sahélien frappé par la sécheresse, a appris l'AFP mercredi auprès d'un cadre du ministère de l'Agriculture burkinabè.

Sur ce nombre, «plus de 300 000 personnes seront en crise alimentaire si rien n'est fait», s'est alarmé Tinga Ramdé, le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire.

La situation est particulièrement préoccupante dans la région du Sahel burkinabè, où des «actions structurantes et durables» doivent être menées face à la menace d'une «grave crise alimentaire», ont affirmé mardi cinq ONG internationales, dont Oxfam.

Quelque 380 000 personnes vivant dans cette zone pourraient en être victimes ces prochains mois, ont évalué ces organisations.

Trois provinces du Sahel burkinabè, «qui accueillent 80% des réfugiés maliens et leur cheptel», sont en situation de «sécurité alimentaire sous pression», caractérisée par «un faible taux d'accès à l'eau potable, une faible couverture des besoins céréaliers et un état nutritionnel non satisfaisant», indique un communiqué d'Oxfam.

Christine Rauland Yambré, directrice pays de l'ONG Help, a appelé le gouvernement burkinabè et les bailleurs internationaux à «agir pour éviter le pire».

Des «investissements à long terme» doivent être réalisés de manière «soutenue» pour éviter que ne survienne un «cercle vicieux de la vulnérabilité», dans lequel les plus démunis seront toujours plus affaiblis, a estimé le directeur pays d'Oxfam, Oscar Koalga.

Les besoins en financement pour l'année en cours sont de 80 milliards de FCFA (environ 182 millions $), a déclaré Tinga Ramdé à l'AFP.

L'appel de fonds du Burkina Faso pour faire face à la crise alimentaire et nutritionnelle et aux réfugiés avait été financé par les bailleurs à 56% en 2013, contre 68% en 2012, a-t-il ajouté.

Depuis plusieurs années, la région du Sahel burkinabè fait face à une sécheresse récurrente ainsi qu'à la cherté des denrées alimentaires. L'afflux massif des réfugiés maliens en 2012 a exacerbé cette situation en créant une forte pression sur les rares ressources disponibles dans cette zone