Des pilotes américains survolent actuellement le Nigeria en mission de surveillance et d'espionnage en quête des quelque 200 lycéennes enlevées en avril par le groupe islamiste armé Boko Haram, a révélé lundi un haut fonctionnaire de l'administration américaine.

«Nous avons partagé des images de satellites commerciaux avec les Nigérians et nous effectuons des vols, avec pilotes, d'espionnage, de surveillance et de reconnaissance au-dessus du Nigeria, avec la permission du gouvernement», a précisé ce responsable américain.

Par ailleurs, des experts américains «passent au peigne fin» la vidéo de Boko Haram, obtenue par l'AFP et montrant ces jeunes filles enlevées à la mi-avril dans le nord-est du Nigeria, a indiqué la diplomatie américaine.

Les États-Unis «exploiteront chaque indice pour voir comment nous pouvons retrouver ces filles», a déclaré la porte-parole du département d'État, Jennifer Psaki.

La responsable a dit que son gouvernement n'avait «aucune raison de mettre en doute l'authenticité» de cette vidéo montrant une centaine de jeunes filles présentées comme faisant partie des lycéennes kidnappées.

En pleine mobilisation internationale pour sauver les jeunes filles, le chef du groupe armé islamiste Boko Haram, Abubakar Shekau, exige dans cette vidéo la libération de prisonniers en échange de celle des lycéennes.

Le régime nigérian a fermement rejeté cette demande.

Le département d'État a rappelé à cette occasion que les États-Unis «déniaient aux kidnappeurs le droit de tirer bénéfice de leurs actes criminels, y compris (en accordant) des rançons ou des concessions».

Washington a dépêché au Nigeria une équipe d'experts civils et militaires pour l'aider à retrouver les lycéennes.

Lundi, la Maison-Blanche a pour la première fois donné des détails sur la composition de cette équipe, dont l'envoi avait été annoncé la semaine dernière.

Parmi ces 26 personnes, «il y a cinq responsables du département d'État (...) et dix conseillers du département de la Défense qui étaient déjà au Nigeria» et qui ont reçu de nouveaux ordres de mission, a expliqué le porte-parole de l'exécutif américain, Jay Carney.

En outre, sept autres conseillers issus du commandement «Afrique» du Pentagone (Africom) ont été envoyés, ainsi que «quatre responsables du FBI (police fédérale américaine, NDLR) spécialisés dans la récupération, les négociations et les mesures de prévention d'autres enlèvements», a ajouté M. Carney lors de son point de presse quotidien.