L'Alliance démocratique (DA), le principal parti d'opposition en Afrique du Sud, a promis samedi un rude choc à l'ANC au pouvoir, lors de sa dernière grande réunion de campagne avant les élections de mercredi.

«L'ANC est devenu arrogant, parce qu'ils (ses dirigeants) croient que les électeurs vont continuer à voter pour eux, quoi qu'ils fassent. Eh bien, ils auront un grand choc mercredi», quand les Sud-Africains voteront pour la cinquième fois depuis la fin de l'apartheid, a prédit Helen Zille, leader de la DA.

Passant de l'anglais au xhosa et à l'afrikaans, et lançant parfois des slogans en sotho, Mme Zille a déclaré dans un spectacle à l'américaine que son parti, d'inspiration libérale, était le «seul espoir pour un changement positif» après vingt ans de pouvoir de l'ANC.

Elle a particulièrement visé le président Jacob Zuma --le chef de file de l'ANC candidat à sa reconduction à la tête de l'État--, soulignant les différences avec ses prédécesseurs Nelson Mandela et Thabo Mbeki, qui selon elle ont oeuvré pour amener le pays vers la croissance économique et le développement.

La chef de l'opposition a affirmé que les conditions de vie de la majorité pauvre du pays s'étaient détériorées pendant les cinq ans du mandat de M. Zuma, parce que les dirigeants actuels de l'ANC «pensent qu'ils régneront pour toujours».

«Ils ont oublié les électeurs qui les ont mis au pouvoir», a-t-elle martelé sous les applaudissements d'une dizaine de milliers de partisans tous habillés de bleus, réunis au Coca-Cola Dome dans la banlieue de Johannesburg.

«Quand un gouvernement devient corrompu, quand il ne fait pas correctement son travail, l'économie est en déclin, le chômage progresse, la pauvreté s'aggrave et les quelques puissants deviennent de plus en plus riches. C'est la triste histoire de ce pays ces cinq dernières années», a-t-elle souligné, renouvelant sa promesse de créer 6 millions d'emplois.

«Nous exigeons le changement, moins de corruption, de meilleurs services et plus d'emplois!»

Première ministre du Cap occidental --la région du Cap (sud-ouest)--, Helen Zille a mis en avant les réussites de sa province, où le taux de chômage est deux fois moins élevé que la moyenne nationale.

«Imaginez ce à quoi pourrait ressembler l'Afrique du Sud dans les cinq ans à venir, si les électeurs donnaient leur chance à la DA mercredi», a-t-elle encore lancé.

Les Sud-Africains éliront leurs députés mercredi. Le futur président de la République sera ensuite désigné par l'Assemblée nationale le 21 mai.

Malgré une désillusion croissante de sa base, déçue par un chômage massif, une trop lente amélioration des conditions de vie dans de nombreuses zones désavantagées et des scandales de corruption, l'ANC devrait réunir plus de 60% des voix, selon les sondages.

La DA --originellement un parti blanc anti-apartheid qui a élargi sa base ces dernières années-- est créditée d'un peu plus de 20% au niveau national. Elle devrait garder la province du Cap occidental que dirige Helen Zille, et espère conquérir le Cap septentrional (ouest) et le Gauteng, la région de Johannesburg et Pretoria.

L'ANC doit organiser sa dernière grande réunion dimanche au grand stade Soccer City de Soweto, à la périphérie de Johannesburg.