Au moins quatre personnes, dont deux policiers, ont été tuées mercredi soir dans l'explosion d'une voiture piégée devant un commissariat de Nairobi, près d'un important quartier somalien, a annoncé le ministère kényan de l'Intérieur.

«Au moins quatre morts après qu'une berline a explosé au commissariat de Pangani, deux sont des policiers (...) les agents avaient intercepté la voiture suspecte à un feu de circulation et emmenaient ses occupants pour interrogatoire», a expliqué le ministère sur Twitter, sans autre détail.

Le ministère a également indiqué que «la police avait trouvé une grenade sur les lieux (...) et avait dû la faire exploser», sans plus de précision, après que des témoins eurent fait état d'une seconde explosion.

L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat. Le commissariat de Pangani est situé à quelques centaines de mètres du quartier d'Eastleigh, surnommé le «Petit Mogadiscio» en raison de la forte population somalienne ou kényane d'ethnie somali qui y réside et qui a été le théâtre de plusieurs attentats.

Au moins six personnes avaient été tuées le 31 mars à Eastleigh lors de trois explosions quasi-simultanées dans  deux petits restaurants et une clinique. L'attentat n'avait pas été revendiqué, mais les autorités attribuent généralement ce type d'attentats à des sympathisants des islamistes somaliens shebab.

Après cet attentat, la police avait mené une importante opération «antiterroriste», consistant essentiellement à rafler des milliers de personnes, dont la plupart ont ont été libérées sans inculpation. L'opposition et les organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé une opération visant essentiellement la communauté somali, ce qu'avait démenti le gouvernement.

Le Kenya a été la cible d'attaques islamistes meurtrières depuis qu'il a envoyé en octobre 2011 ses troupes combattre les shebab, liés à Al-Qaïda, dans le sud de la Somalie voisine. Les shebab ont revendiqué la plus spectaculaire et meurtrière, l'assaut par un commando islamiste du centre commercial Westgate de Nairobi, en septembre, qui a fait au moins 67 morts.

Le pays est en état d'alerte depuis un attentat raté mi-janvier à l'aéroport international de Nairobi. Mi-mars, les autorités kényanes ont assuré avoir déjoué une «attaque d'ampleur» après l'arrestation à Mombasa de deux personnes à bord d'une voiture piégée.